Le blog de Daniel Zaugg

Archives mensuelles : septembre 2014

Petite traversée de la rade, et si on parlait du financement ?

1’200 millions à trouver et dépenser en 6 ans !

1.2 milliards! Je ne sais pas si ce chiffre vous parle et si vous le comprenez réellement, moi j’avoue que j’ai de la peine.

Pour mieux saisir ce que représente un milliard essayons quelques comparaisons :

  • 1 milliard de secondes représentent 31.7 ans
  • 1.06 milliard de minutes se sont écoulées depuis la naissance de Jésus Christ
  • Il y a 1 milliard d’heures, les hommes de Néanderthal chassaient le mammouth
  • Si on tondait tous les habitants de Plan-les-Ouates, on récolterait à peu près 1,2 milliard de cheveux

Alors c’est vrai, les initiants et le TCS coupent les cheveux en quatre en divisant ce montant par deux : ils parlent de 660 millions.

Soit. Mais ça fait toujours beaucoup de cheveux !

Pour la petite traversée de la rade, la Confédération a dit qu’elle ne mettrait pas un centime : c’est un projet de portée uniquement locale.

Il reste donc 3 sources de financement :

  • L’augmentation d’impôts pure et simple
    (illusoire dans le canton ou l’on paie les impôts les plus élevés de Suisse)
  • Mettre en veille d’autres projets pour financer la petite traversée de la rade ou réduire des prestations dans d’autres domaines
    (bonne chance avec ça : on voit comment les Genevois réagissent dès que l’on touche au moindre de leurs « acquis »)
  • Un partenariat public-privé (PPP)

Mais le PPP pose plusieurs problèmes.

Même en admettant que l’on trouve des partenaires intéressés à ce type de financement et que les genevois acceptent de payer entre Fr. 4.- et 8.- pour franchir un ouvrage de 600m situé en centre-ville et que la confédération donne son feu vert au principe d’un péage en agglomération, il reste un problème de taille :

L’implantation des gares de péage !

Herrmann, TdG, 03.09.2014

Herrmann, TdG, 03.09.2014

Afin de ne pas ralentir le trafic, les français mettent sur leurs autoroutes entre 2 et 3 guichets de péage par voie soit une largeur de 4 à 6 voies à chaque extrémité pour un tunnel de 2×2 voies !

Evidemment, une telle emprise sur l’espace public est inimaginable. Néanmoins on n’échappera pas à une largeur d’au moins 2 voies : une pour les abonnés avec un système genre télépéage et l’autre pour les gens qui doivent payer en cash.

Comme les initiants vantent l’emprise minimale des trémies d’accès sur les voies de circulation existantes, ils comptent les faire où leurs gares de péage ?

A chaque entrée du rond-point souterrain prévu sous le parc des Eaux-Vives ?

L’extraordinaire dessin d’Herrmann dans la Tdg du 3.09.2014, que je me suis permis de reproduire ci-dessus, n’illustre malheureusement même pas ce qui nous attend :

Les entrées de la traversée de la rade risquent plus de ressembler à l’entrée du parking sous-lacustre : un tunnel d’une voie avec une barrière au bout !

Autant pour la fluidité du trafic !

 

Traversées: Revue de presse du 08.09.2014

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L’excellent article dans la Tribune de Genève (reproduit ci-dessous) permet à lui seul de se faire une opinion

Comment peut-on, particulièrement après avoir lu la rubrique « Avis extérieurs et avisés », encore croire que la traversée de la rade résoudra les problèmes de circulation?

La démonstration du TCS ne tient tout simplement pas la route: ce qu’ils défendent ne passera pas en votation le 28 septembre!

La modélisation du TCS part du principe que, grâce aux mesures d’accompagnement, la nouvelle traversée ne provoquera « aucune hausse de trafic ».

Si elle ne sert pas à augmenter la capacité entre les deux rives, à quoi sert donc leur traversée de la Rade?

 

Art-Tdg-8.9.14

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La traversée de la rade, un projet trompeur et dangereux

L’UDC, le MCG et le TCS le clament sur tout les tons:
On ne circule plus à Genève!

Et ils ont raison.

Malheureusement ce n’est pas parce que l’on a identifié un problème que l’on détient forcément la solution

(Pour accéder directement à la brochure explicative, cliquez ici)

Leur projet, la petite traversée de la rade, est voué à l’échec. Peut-être pas dans les urnes le 28 septembre, mais dans les faits:

  • Toutes les études, sauf celle financée par le TCS, démontrent que cette traversée ne fera que déplacer les problèmes de circulation de quelques centaines de mètres.
  • Elle attirera en centre ville du trafic qui auparavant passait par l’autoroute de contournement
  • Elle est infinançable sauf par une augmentation d’impôts ou en repoussant aux calendes grecques des projets importants pour la mobilité Genevoise comme:
    • La route des Nations (Modification de la jonction autoroutière du Grand-Saconnex
    • Les liaisons routières Genève-Sud et le complément de la jonction autoroutière de Lancy-Sud
    • La réorganisation du réseau routier dans le secteur du PAV
    • Les prolongements de trams vers Bernex, St.-Julien et vers Grand-Saconnex – Aéroport

A ces questions pourtant légitimes, les initiants ne répondent que par des arguments émotionnels qui empêchent tout vrai débat:

  • « Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras »
  • On n’a pas construit de nouveau franchissement lacustre depuis plusieurs décennies!
  • Marre des bouchons!
  • On a claqué des milliards pour le CEVA et les trams, il n’y a pas de raisons qu’on ne le fasse pas pour le réseau routier
  • Ceux qui sont contre la traversée sont contre la voiture (vrai pour la gauche mais certainement pas pour le PLR et le PDC!)

Tous ces arguments, qui ne répondent à aucune question mais éveillent nos rancœurs et frustrations, ne font malheureusement pas avancer le débat.

Pour ceux qui veulent en avoir le cœur net, la petite brochure ci-dessous résume en quelques infographies claires, les différents contre-arguments.

Pour visualisez cette brochure , librement téléchargeable et redistribuable, cliquez sur l’image ci après:

Traversons, mais pas n'importe comment!

Pour accéder à la brochure explicative, cliquez sur l’image

Pourquoi Genève a besoin d’une Grande Traversée du Lac

Pour alléger la circulation en centre-ville, Genève doit boucler son contournement autoroutier

Les opposants au projet, ainsi que les défenseurs d’une traversée urbaine, estiment qu’un tel contournement ne servira que le trafic international et n’aura aucune utilité réelle pour les Genevois.

Dans l’infographie ci-dessous, on comprend pourquoi cette conception est erronée
(n’hésitez pas à cliquer sur l’image pour l’agrandir):

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Comme dans toutes les agglomérations dotées d’un périphérique, les automobilistes se trouvant plus proche de l’autoroute que du centre, auront tendance à sortir de Genève, faire le tour, et ré-entrer au plus proche de leur destination finale.

Cette inversion des flux de déplacement, représentée ci-dessus par les flèches rouges, permettra, selon les ingénieurs de la circulation, une diminution de 26% du trafic sur les principales artères du centre-ville.

La petite traversée de la rade, sur laquelle porte le vote du 28 septembre, ne décharge que le pont du Mont-Blanc et les quais mais crée de nouveaux bouchons à tous ses points d’accroche.
(pour une comparaison détaillée des deux projets, cliquez ici)

Votez NON à l’initiative « Pour une traversée de la rade »

Signez l’initiative « OUI à la Grande Traversée du Lac ».

 

 

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