Le blog de Daniel Zaugg

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Initiative 146 – Tarifs TPG: Une victoire d’étape

Les Genevois vont revoter, mais le plus gros reste à faire!

La confirmation de l’annulation de la votation sur les tarifs des TPG par le Tribunal Fédéral est en premier lieu une victoire pour la démocratie.

TPG-IN146-12.12.13

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Dans son récent arrêté (pour le lire, cliquez ici), le TF confirme une évidence:

On ne peut pas soumettre au peuple un texte différent de
celui sur la base duquel les signatures ont été récoltées

Lors de la première votation sur le sujet, le souverain avait surpris tout le monde en acceptant l’initiative: personne ne croyait qu’elle avait une chance de passer. En effet,  l’ensemble des partis gouvernementaux étaient contre, seuls le MCG, Ensemble à Gauche et les initiants étaient en faveur.

Il est vrai que le titre de l’initiative: « Stop aux hausses des tarifs des Transports Publics Genevois », était accrocheur.
Il est vrai que suite aux déboires qui avaient accompagné la refonte du réseau de trams, une hausse paraissait injustifiée.
Il est vrai que le peuple a voulu exprimer son ras-le-bol de la politique de mobilité menée par Michèle Künzler.

Cette mauvaise humeur généralisée a amené à un vote-sanction, basé sur le seul titre de l’initiative. Le fait qu’elle soit pleine d’erreurs et que ses exigences remettent gravement en question le fonctionnement même des TPG, a été complètement occulté.

En la votant, les citoyens ont en effet accepté, pour la plupart sans s’en rendre compte:

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  • Une limitation à 18 ans des tarifs jeunes qui, partout ailleurs, sont limités à 25 ans
  • La suppression des cartes journalières valables dès 9h (hors heures de pointe), pourtant très appréciées des usagers
  • L’introduction d’une carte journalière valable pendant une heure!
  • La limitation des sauts de puce 3 arrêts à une durée de 15 minutes! Que se passera-t-il en cas d’embouteillages?

Hormis ces couacs, que l’on peut à la rigueur imputer à la sénilité précoce de certains des rédacteurs de l’initiative, il y a deux conséquences néfastes bien plus importantes dont peu de personnes ont pris la véritable mesure:

  1. En acceptant d’inscrire ces tarifs dans une loi, les genevois ont très effectivement bloqué toute possibilité d’adaptation de ces tarifs au marché dans un délai raisonnable. Ceci aura pour conséquence que les TPG devraient sortir de la communauté tarifaire UNIRESO qui permet aux genevois de voyager avec un titre de transport unique aussi bien sur le réseau TPG que sur celui des CFF (y compris le CEVA).
  2. Le manque à gagner de 24 millions par année que subiront les TPG devra être compensé soit par une augmentation des impôts, soit par une baisse des prestations de la régie publique

Ce que les politiques, la direction générale de la mobilité et les TPG doivent retenir de cette première votation annulée, c’est que les Genevois ne sont pas, pour l’instant, favorable à une hausse des tarifs. En revanche, ce qu’il faut expliquer aux citoyens, c’est que cette initiative, mal rédigée et destructrice, n’est pas le bon moyen d’obtenir ce résultat.

Il est primordial que les partis se saisissent dès à présent de cette problématique, qu’ils informent, qu’ils fassent campagne afin d’éviter que la prochaine votation ne soit qu’un remake de la précédente…

Initiative 1:12, chez les socialistes, la délocalisation a commencé

L’une des grandes craintes des opposants à l’initiative 1:12 c’est que les entreprises délocalisent.

Une délocalisation, non pas de leur production, mais de leur direction, afin de pouvoir continuer à verser des salaires élevés à leurs hauts cadres.

Les socialistes n’ont jamais cru à ce scénario. C’est peut-être pour le démontrer qu’ils ont décidé, eux, de délocaliser la production de leurs drapeaux en Chine…

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Pour ma part je trouve cela assez piquant: Voilà un parti qui défend becs et ongles les travailleurs suisses. Si quelqu’un leur parle de la cherté de la main d’oeuvre suisse ils répondent que ce n’est pas un problème, YAKA payer un peu plus, la protection des travailleurs est à ce prix.
Et, jusqu’à un certain point, je suis d’accord avec eux !

En revanche, lorsqu’il s’agit de leur propres finances, il n’y a plus personne! Que ce soit au niveau suisse pour l’initiative 1:12 ou au niveau genevois pour leurs élections (voir à ce sujet mon article du 8 février) ils n’hésitent pas à acheter chinois!

Ça ne me choquerait pas autant si ce parti ne confondait pas à longueur d’année le Grand Conseil Genevois avec une sorte de Parlement Mondial qui serait en charge de résoudre l’ensemble des maux de la planète.

Que les incrédules se fassent leur propre opinion, voici quelques-uns des objets déposés par les socialistes ces dernières années. N’hésitez pas à cliquer sur les liens pour vous faire une idée de leur contenu:

Je ne conteste pas qu’il y ait des problèmes, parfois dramatiques, dans certains de ces pays. En revanche, j’estime que ce n’est pas le rôle du Parlement Genevois de les résoudre: le peuple ne nous a pas élu pour ça et en plus, nous n’en avons tout simplement pas le pouvoir.

Alors mesdames et messieurs les socialistes, avant de donner des leçons aux autres, balayez donc un peu devant votre porte!

La question de la prostitution des jeunes bientôt résolue !??

C’est fou ce que notre avis devient important quand on est candidat !

Montagne de paperasseSoudainement, une foultitude d’associations et de groupements, dont, pour certains, nous ignorions jusqu’à l’existence, nous adresse une piles de questionnaires.

Chacun aimerait savoir si nous soutenons leurs valeurs, si nous sommes en accord avec leurs projets.

Si nous donnons « les bonnes réponses », on nous fait miroiter un soutien sur la liste de recommandations qui sera publiée dans le journal de l’association, voire dans la presse.

Le dilemme se pose lorsqu’on reçoit un questionnaire d’une association dont on ne partage que peu ou pas du tout les idées. Nous voilà confrontés à 3 choix :

  1. Ne pas répondre, puisqu’on n’a aucune chance d’être soutenu
  2. Leur dire ce qu’ils veulent entendre, dans l’espoir de gagner en visibilité. C’est tentant lorsqu’on  se rappelle qu’il y a 476 candidats pour 100 sièges.  C’est peut-être un peu démago mais, après tout, « les promesses rendent les fous joyeux » !
  3. Répondre honnêtement, en se disant qu’à défaut d’être soutenu, on les informera au moins que tout le monde ne partage pas leurs idées.

C’est cette dernière option que j’ai choisie. Cela ne m’apportera pas forcément des voix mais aura au moins l’avantage de me positionner clairement et en toute transparence.

C’est donc dans cet esprit que j’ai répondu au questionnaire du Parti Evangélique Genevois (PEV).

Quelle n’a été ma surprise de recevoir, lundi, un appel d’une journaliste qui était intriguée par l’une de mes réponses (voir l’article de la TdG). Je suis en effet l’un des seuls candidats à avoir répondu « non » à la question suivante :

Vous engagez-vous à proposer des mesures concrètes offrant une alternative aux jeunes de moins de 25 ans pour sortir de la prostitution ?

J’ai répondu à la journaliste que j’étais évidemment tout à fait favorable au fait que des jeunes de cet âge disposent d’autres choix que la prostitution et que je soutiendrai tout projet allant dans ce sens.

Si j’ai répondu « non », c’est parce que je ne peux pas « m’engager à proposer des mesures concrètes » dans un domaine auquel je ne connais rien…

Je me réjouis en revanche que la question des prostitués de moins de 25 ans soit en passe d’être définitivement résolue à Genève :

Comment pourrait-il en être autrement, puisque les 47 autres candidats ayant répondu au questionnaire vont, dès leur élection, « proposer des mesures concrètes » allant dans ce sens ?

A bon entendeur…

Mobilités 2030: infarctus programmé!

Mobilités 2030, c’est « une diminution de 30% des capacité offertes par le réseau routier pour l’ensemble des traversées du Rhône et de l’Arve »!

InfarctusLa vision à moyen terme du Conseil d’Etat pour la mobilité genevoise, synthétisée dans le document « Mobilités 2030 », prévoit de réduire considérablement le trafic en ville.

L’une des méthodes permettant d’y arriver est le développement des transports publics et de la mobilité douce. Avec une augmentation de l’offre de 40% ces dernière années, cette piste est déjà bien exploitée.

Cette approche est pourtant loin d’être suffisante. La direction générale de la mobilité prévoit une augmentation de la demande en transports individuels motorisé de 20% entre 2005 et 2020. Ce scénario est loin d’être fantaisiste: depuis 2009, le nombre de franchissements des frontières du canton a explosé de 500’000/jour à 550’000/jour, soit une augmentation de 10% en quatre ans!

Cette stratégie de développement des transports publics est donc complétée par un autre volet: le renforcement de la hiérarchie du réseau routier.

  • Au niveau du canton, cela passe par l’élargissement de l’autoroute de contournement et le bouclement de celle-ci par une Traversée du Lac.
  • Au niveau de la ville, il s’agit d’empêcher le trafic de transit à travers les quartiers en le reportant sur les axes principaux.

L’objectif est louable, l’approche est sensée.

Oui, mais… la réalité est bien différente! Pour ce qui est de l’élargissement du contournement et de la Traversée du Lac, ces projets sont embourbés aux chambres fédérales, où ils sont en concurrence avec d’autres projets cantonaux. Cette bataille n’est pas perdue, mais elle est surtout loin d’être gagnée!

Pour ce qui est de la stratégie locale, reporter le trafic sur les axes principaux est la chose à faire, à condition qu’on ait des axes principaux dignes de ce nom!

Dans l’exemple du pont Wilsdorf qui défraie la chronique, la Direction Générale de la Mobilité (DGM) prévoit un report de trafic sur le boulevard des Acacias. Ce boulevard, une « pénétrante » selon le vocabulaire consacré, porte bien mal son nom. Depuis l’installation de pistes cyclables des deux côtés et d’un tram en site propre au milieu avec des passages piétons en veux-tu, en voilà, on n’y circule tout simplement plus.

Cette route ressemble plus à un parking à ciel ouvert qu’à une pénétrante!

D’autres axes dits « principaux » sont dans le même cas: la route de Chancy et l’axe Cornavin-Meyrin par exemple.

Et c’est là que rien ne va plus. La Conseillère d’Etat en charge de la mobilité met le turbo pour mettre en œuvre les mesures de réduction du trafic prévues alors que les itinéraires alternatifs sont inexistants.

Les situations comme celles du pont Wilsdorf / Ecole de Médecine et celle du quartier de Saint-Gervais , programmée pour cet été (voir ci-dessous), vont se multiplier sans qu’on améliore pour autant la fluidité des artères principales.

A son tour St-Gervais fait la chasse aux voitures

A son tour St-Gervais fait la chasse aux voitures

 

 

 

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