Le blog de Daniel Zaugg

Et si la police redevenait sympathique ?

Je dois vous l’avouer, quand j’ai lu mercredi que la police nous préparait une grève du zèle je me suis dit :

« Y’en a marre ! Quand est-ce qu’ils vont arrêter de nous faire ch… ! »

Alors quand, hier, j’ai été abordé dans la rue par un homme souriant, en civil, qui m’a dit : « Bonjour ! C’est la police, vous prendrez bien un peu de chocolat ? » j’ai été, comme d’autres je suppose, agréablement surpris. S’en est suivi un échange d’idées constructif lors duquel le policier m’a expliqué ses inquiétudes et sa révolte et lors duquel j’ai également pu lui dire ce que je pensais.

A la fin de l’entretien, je me suis dit que les syndicats de police avaient dû consulter des spécialistes en communication émotionnelle, les fameux « spin doctors », parce que
là, franchement, ils ont fait tout juste !

Après une grève des amendes, une grève de l’uniforme et du rasoir, des manifestations en uniforme et un défilé non autorisé toutes sirènes hurlantes, ces policiers, qui nous avaient habitués à mésuser de leur autorité et à bafouer l’image de leur corporation ont enfin choisi une approche intelligente et conviviale.

Je suis convaincu que cette action « de proximité », basée sur l’explication et le dialogue leur a rapporté plus de soutien populaire que toutes leurs précédentes gesticulations.

Elle leur a entre autre permis de prendre le pouls de l’opinion populaire et de mieux comprendre comment ils sont perçus par les genevois.

J’ai malheureusement dû déchanter en apprenant ce matin dans le journal que Christian Antonietti, dirigeant syndical des policiers, s’insurgeait contre le fait que la hiérarchie avait interdit une action plus musclée.

Pourtant, si j’avais été forcé de m’arrêter lors d’un contrôle routier par un policier dans le seul but de m’expliquer ses soucis et de me distribuer une barre chocolatée, je n’aurais pas du tout apprécié cet abus d’autorité.

Il est triste de constater que les dirigeants des syndicats de la police, obsédés par leurs rêves de manifestations grandiloquentes avec pancartes et mégaphone, ne sont même pas capables de se rendre compte quand ils gagnent des points !

Messieurs les policiers, je vous engage à réfléchir si vos représentants syndicaux, qui ont l’air de penser que la lutte dure est la seule solution, vous représentent vraiment.

Peut-être que pour obtenir des résultats, vous devriez commencer par élire à la tête de vos syndicats des gens moins bornés ?

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