Le blog de Daniel Zaugg

Economie – Finances

David Hiler est-il réellement le gourou de la finance que tout le monde prétend?


 

En 7 années de « maîtrise » verte des finances,

le déficit cumulé des budgets défendus par

M. Hiler dépasse les 1,2 milliards…

 

 

Le tableau ci-après récapitule les budgets présentés par le Conseil d’Etat sous l’égide du vert David Hiler, responsable des finances, depuis son entrée en fonction:

 Année Résultat
2006  -292’265’796
2007  -191’087’765
2008  52’583’629
2009 15’320’320
2010  -357’828’971
2011 -175’042’019
2012  -349’228’385
Déficit cumulé sur 7 ans 1’297’548’987

Et je ne tiens pas compte du budget 2013, déficitaire une fois de plus, que le Grand Conseil a renvoyé au Conseil d’Etat pour qu’il revoie sa copie…

Oh! J’entends déjà tous ceux qui vont dire que les comptes, eux, sont positifs de 2006 à 2011 et que, par conséquent, la gestion du gouvernement est excellente. Oui bien sûr, mais dans la plupart des cas, si les comptes sont excédentaires, c’est à cause de recettes exceptionnelles.

Dans le seul domaine qui relève réellement de la compétence du gouvernement, le dispendieux train de vie de l’Etat, les charges n’ont fait qu’augmenter sur la même période.

Autrement dit, l’Etat a été sauvé par la bonne santé de l’économie…

Alors que nous reste-t-il?

Une jolie chanson de l’époque où les Verts nous promettaient monts et merveilles, à se passer et à se repasser en boucle:

(extrait non modifié du clip électoral 2005 des Verts genevois)

 

Rien qu’une dangereuse utopie

Dans un monde purement darwinien, les forts survivent, les faibles s’adaptent ou meurent. Dans nos sociétés occidentales, nous avons heureusement dépassé ce modèle pour adopter une approche plus humaine: les plus pauvres et les malchanceux sont protégés par un filet social qui assure leur survie jusqu’à ce qu’ils puissent retrouver une activité utile à la société. Mais, fondamentalement, nos rapports sociaux restent basés sur un principe de réciprocité: «Je te paie ou te donne un avantage en échange de ton travail.»

L’initiative pour un revenu de 2500 fr. va plus loin, les initiants le disent eux-mêmes: ils veulent «casser le dogme qui fait rimer revenu et travail»! Ils veulent que l’on puisse avoir le choix de travailler ou non. Ils tempèrent l’énormité de cette affirmation en soulignant que la majorité de la population ne changera pas son comportement et qu’il n’y aura pas d’influence directe sur l’économie puisque les entreprises pourront déduire ce revenu de base du salaire de leurs employés.

Cette vision du monde est d’une incroyable naïveté et elle participe d’une méconnaissance fondamentale de la nature humaine.

Bien entendu qu’un cadre moyen qui gagne 8000 fr. à 9000 fr. par mois ne risque pas de s’arrêter de travailler pour n’en gagner que 2500! Cependant, si ce cadre a une femme au foyer et deux enfants mineurs (qui toucheraient chacun 1250 fr. par mois), le revenu de la famille augmentera de 5000 fr. par mois. Ne sera-t-il pas tenté de diminuer son engagement, de mieux profiter de la vie en travaillant à temps partiel? Qu’en est-il de la femme mariée qui travaille à 50% pour 3200 fr. par mois pour arrondir le revenu du ménage? Ne risque-t-elle pas de renoncer à son travail si la différence de revenu que lui rapportent 80 heures par mois n’est que de 700 fr., soit 8 fr. 75 l’heure?

Quid des jeunes adultes qui entrent dans la vie active? Avec 2500 fr. en poche, ils pourront vivre bien plus longtemps aux crochets de papa-maman, c’est sûr! Comment l’économie compensera-t-elle ces pertes de productivité?

Pour ce qui est du financement, les initiants, sans présenter de calculs fiables, annoncent que la suppression de l’AVS et d’autres institutions sociales pourrait financer jusqu’au 2/3 des 2 milliards par an que coûterait la mesure. Même si leur calcul était exact, cela laisserait 700 millions par année à financer par les impôts!

Or que se passe-t-il quand on augmente les impôts des entreprises en s’attaquant parallèlement à leur productivité? Elles augmentent les prix pour continuer à fonctionner, d’où inflation et diminution du pouvoir d’achat!

Alors, à quand l’initiative pour augmenter le revenu de base à 3500 fr.?

(article publié dans la Tribune de Genève le 22.04.2012)

Fr. 2500.- de revenu garanti à vie ! Encore un truc de la loterie romande ?

Pas du tout ! Il s´agit d´une initiative.
Une initiative qui comporte même une touche libérale, et un peu MCG aussi…

Imaginez…chaque résident touche 2’500.- par mois, qu´il travaille ou non.

  • Le salaire de chacun est diminué d’autant, donc pour ceux qui travaillent, l´opération est nulle.
  • Les entreprises deviennent plus compétitives : leurs impôts augmentent pour financer la mesure mais pas de 2’500.- par travailleur, puisqu´il y a moins de nécessiteux que de gens qui parviennent à gagner leur vie. Elles économisent donc des frais.
  • Le chômage, l´AVS, l´hospice général n´ont plus lieu d´être, la bureaucratie sociale disparaît puisque les besoins minimaux sont assurés pour chacun.
  • Notre pays devient moins attractif pour les frontaliers car on diminue également leur salaire de Fr. 2’500.- : on ne va tout de même pas les payer mieux que nos résidents !

Résumons: Amélioration de la compétitivité des entreprises, simplification des procédures d´aide sociale, diminution de la bureaucratie, anti-frontaliers.

Ces arguments devraient séduire la droite, depuis son centre jusqu´aux extrêmes !

Et pourtant…
Et pourtant je n´y crois pas.

D´abord il y a mon coté cynique : le système ne fonctionne que si chacun continue comme avant, si les gens qui travaillent continuent à travailler.
Et là j´ai un petit doute : les suisses sont un peuple responsable et raisonnable, mais qu´on ne vienne pas me dire que certaines personnes ne seront pas tentées par l´oisiveté : quid de l´épouse qui travaille à mi-temps pour arrondir ses fins de mois ? Si elle gagne aux alentours de Fr. 2’500.-, continuera-t-elle à travailler pour une misère ? Et celle qui gagne moins ? Ira-t-elle travailler gratuitement ?

En outre j´ai un problème éthique : Le travail est le fondement de notre société, à la base chacun est responsable de subvenir à ses besoins.

Est-il réellement désirable de créer une classe d´assistés, de gens qui estiment que leur subsistance aux dépens d´autrui est un DROIT ?

Je pourrais encore parler des jeunes qui entrent dans la vie active, des nombreux fonctionnaires de l’aide sociale qui se retrouveront sans emploi…

Non, en fait cette initiative n´est pas libérale, elle n´est même pas vraiment de gauche et la seule question qui me vient réellement à l´esprit est celle-ci :

 Les auteurs sont ils stupides ou simplement d´une sidérante naïveté ?

6 semaines de vacances pour tous !

Ca fait rêver c’est sûr, mais la potion risque d’être amère pour certains.

Examinons un peu les conséquences d’une telle décision :

Concrètement, pour les entreprises, il s’agit d’une augmentation d’un demi-salaire mensuel par employé. Il s’agit également d’un nouveau poste de travail à créer pour chaque tranche de 24 employés.

Bon pour résorber le chômage, diront certains ! Le hic, c’est que toutes ces charges supplémentaires, les entreprises devront les payer juste pour préserver la productivité qu’elles avaient avant.

Peut-être que certains grand groupes à forte valeur ajoutée peuvent se le permettre, mais que feront les PME qui composent le 90% du tissu économique suisse ? Que feront les PME qui luttent au quotidien contre les effets du franc fort, contre les charges déjà importantes qui leur sont imposées et contre le spectre de la récession économique qui menace l’Europe tout entière ?

Certaines fermeront, purement et simplement, incapables qu’elles seront d’assumer ces charges supplémentaires et le casse-tête des vacances d’été.

D’autres demanderont à leurs employés de faire plus avec moins pour compenser la perte de productivité : Vos deux  semaines de vacances gagnées risquent fort de se payer par des mois de galère pour faire le boulot des collègues pendant qu’EUX seront en vacances.

Enfin, les entreprises qui survivront augmenteront leur prix en même temps qu’elles gèleront les salaires pour essayer de compenser la perte engendrée par cette initiative.

On risque donc de se retrouver avec une inflation en même temps qu’une baisse du pouvoir d’achat des particuliers, le tout agrémenté d’une augmentation du chômage.

Les 6 semaines de vacances, on les passera à la maison, parce qu’on a de toute façon plus les moyens de partir.
Verra-t-on se développer une économie parallèle de petits boulots au noir accomplis par des gens en vacances pour arrondir leur fins de mois ?

Salaire minimal: la fin des working poor?

Si on en croit la gauche, l’introduction du salaire minimal serait la panacée pour combattre le dumping salarial, le phénomène des travailleurs pauvres, voire même le chômage.

Alors ? Le salaire minimal : avancée sociale ou fausse bonne idée ?

Observons tout d’abord d’où nous partons. Genève offre un niveau de salaire élevé (le salaire médian est de plus de 6’800.-,) le taux de chômage, de 5,6%, est en diminution par rapport à 2010 et le canton a relativement bien résisté à la dernière crise, en continuant à créer de l’emploi. En dépit d’un ralentissement ce trimestre, la masse salariale est en augmentation par rapport à 2010. Genève ne connaît pas de salaire minimum mais enregistre plus de 130 conventions collectives, dans des domaines aussi variés que le commerce, le bâtiment, le nettoyage, les parcs et jardins ou encore l’horlogerie. Ces conventions proposent bien souvent des salaires supérieurs à ceux qui sont définis dans le reste du pays.

Observons maintenant la situation de notre voisin français, qui connaît depuis des décennies le système du salaire minimum, à travers le SMIC. D’un montant brut de 1’365 euros (soit environ 1’700 francs), le SMIC concerne aujourd’hui 1 personne sur 6 (contre 1 français sur 10 il y a quelques années). Le salaire médian y est à peine plus élevé, puisqu’il était de 1’770 euros en 2009. Le taux de chômage avoisine quant à lui les 10%.

Alors, le modèle français vous tente toujours ? Etes-vous vraiment prêt à jeter le bébé avec l’eau du bain, pour un système qui nivelle les salaires par le bas et qui, au fil des ans, devient la norme en matière de salaire ?

Pour ma part, je refuserai très clairement le piège du salaire minimum et dirai NON le 27 novembre prochain.

Abonnez-vous à ce site
Pour recevoir un email lors de chaque nouvel article cliquez ici
Archives