Le blog de Daniel Zaugg

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Well done, Old Chap !

Une fois de plus, Pierre Maudet a donné la mesure de sa diabolique habileté politique

Excellent orateur, il a su recourir à des méthodes qui ont récemment fait leurs preuves outre-Atlantique:

Hier le PLR était au bord du précipice mais il a fait un grand pas en avant…

  • les allégations dans la presse ? Fake news !
  • le désaveu des instances dirigeantes du parti suisse ? Geneva First !
  • la présidence du parti genevois l’appelle à démissionner ? Des traîtres !
  • les méthodes de paiement de ses cotisations dignes d’un revendeur de drogue cherchant à blanchir ses revenus? No comment !
  • l’incitation au faux témoignage, les mensonges systématiques et organisés?
    Une simple faute de forme…

En se posant en victime des jaloux et des envieux qui selon lui l’entourent, il su jouer sur la fibre émotionnelle des militants. En mobilisant inlassablement ses soutiens depuis des semaines, Pierre Maudet a arraché une victoire à la Pyrrhus.

Une très courte victoire qui va déchirer durablement le PLR Genève et qui lui coûtera très cher en termes de crédibilité. Une victoire qui est celle du populisme sur la raison.

Je suis un libéral « canal historique ». En tant que député, j’ai vécu une fusion à laquelle je ne tenais pas particulièrement, une sorte de mariage de raison avec un parti radical aux valeurs certes proches des miennes mais trop étatiste à mon goût. Mes craintes se sont révélées sans fondement: lors des deux législatures suivantes, j’ai pu apprécier la qualité du travail de l’ensemble des députés PLR et je me reconnais dans les valeurs de ce parti.

C’était vrai jusqu’à hier soir.
C’était vrai jusqu’à ce que les militants PLR, réunis en une vaste assemblée, cautionnent le mensonge d’un magistrat.
C’était vrai jusqu’à ce que cette assemblée passe l’éponge sans sourciller sur des versement de plus de 100’000.- à leur conseiller d’état ou a son cercle de soutien secret.
C’était vrai jusqu’à ce que la base du PLR perde de vue l’intérêt de Genève et de ses propres électeurs.

Je ne veux pas rester membre d’un parti qui cautionne la magouille.
C’est le cœur serré que je démissionnerai ces prochains jours de la section cantonale du PLR.

L’université d’été du PLR

« Quel titre pompeux pour une mondanité de plus ! »

C’est ce que je me suis dit quand je me suis inscrit…

Et par une journée étouffante…j’ai vécu l’un des événements les plus rafraichissants de ma carrière politique !

Lorsque nous discutons entre élus, nous sommes victimes de notre implication, de notre connaissance de dossiers parfois complexes. Nous avons des débats de spécialistes qui perdent souvent de vue la réalité quotidienne. Insidieusement, la politique nous transforme en apparatchiks.

Tout le monde a une opinion bien arrêtée sur presque tout ! Bien sûr cela nous garantit des débats chauds et passionnés mais à la longue ca peut être fatiguant…

L’université d’été a réuni  environ 150 personnes dont de nombreux  membres du PLR sans fonction élective particulière, d’authentiques sympathisants.  L’animation de l’université a été confiée à nos jeunes qui on su amener des idées nouvelles, une vision rafraîchissante et qui ont insufflé leur enthousiasme dans les débats. Il y avait également des élus bien sûr, mais pour une fois, ils n’occupaient pas le devant de la scène.

Et ça c’était nouveau ! J’ai trouvé une dynamique, une passion, une ouverture  chez les participants, qui m’ont rappelé pourquoi je me suis engagé.

Notre objectif était de réfléchir à nos valeurs fondamentales, c’est-à-dire à ce qui nous définit et qui guide notre comportement. Nous avons voulu redéterminer et préciser  notre identité, pour que le PLR devienne plus qu’une simple fusion mais bien une addition, un nouveau parti.

Ca a été un bouillonnement d’idées, un échange à bâtons rompus. Il ne s’agissait pas de remettre en question des valeurs comme la liberté, la responsabilité ou la solidarité, sur lesquelles nous avons débattu, mais bien de comprendre ce qu’elles représentent concrètement pour chacun de nous et la meilleure façon de les transposer concrètement dans notre action politique.

J’ai eu, grâce à Gregory von Niederhaüsern et Murat Julian Alder qui me l’ont demandé, le plaisir et l’honneur de co-animer avec eux l’atelier chargé de réfléchir à la valeur « Responsabilité ». J’ai été impressionné par l’incroyable convivialité et la bonne humeur dans laquelle nous avons pu effectuer un travail pourtant des plus sérieux.

Un petit mot sur l’atelier « nouvelle valeur » chargé de réfléchir s’il y avait d’autres valeurs  qui méritaient qu’on les ajoute à la liste citée plus haut. Après de long débats leur conclusion a été :

La créativité

Un joli défi à relever pour nous autres élus…il va falloir qu’on assume !                   Smile

Lettre ouverte à Eric Stauffer

Cher M. Stauffer,

Ce matin je me suis réveillé avec la gueule de bois.

Gueule de bois au sens figuré car la dissolution du parti libéral, dans les valeurs duquel j’ai grandi , marque la fin d’une époque. Et même si aujourd’hui nous fêtons la naissance d’un nouveau parti, plus fort, ce n’est pas sans une certaine nostalgie que je regarde en arrière.

Gueule de bois au sens propre aussi, pour avoir peut-être un peu trop arrosé l’événement…

Mais c’est grâce à vous que j’ai pu aborder la journée dans un grand éclat de rire !

Comment réagir autrement à votre demande d’expulsion des députés libéraux des commissions parlementaires ? (voir l’article TdG ici)

C’est donc avec plaisir que je vous décerne par la présente le titre de

« Clown de la république ».

Votre coup médiatique n’a évidemment aucun fondement juridique, puisque nos nouveaux statuts prévoient expressément que les groupes parlementaires libéraux et radicaux restent constitués jusqu’à la fin de la législature. Si cet argument ne devait pas suffire, les nombreux précédents dans les autres cantons et au niveau fédéral parlent d’eux même.

Même MM. Freisinger et Bignasca, autres comiques suisses, n’ont pas osé se ridiculiser en faisant pareille demande…

Cependant au-delà de ces faits évidents, votre réaction soulève quelques questions intéressantes :

  • Si vous étiez réellement inquiet de la possibilité que 30% du parlement ne puisse plus siéger en commission, pourquoi n’avez-vous pas soulevé le problème avant que 30% des citoyens genevois ne se voient privés de leur représentation parlementaireen commission?
    Une telle situation aurait pourtant dû inquiéter quelqu’un qui se targue de défendre «tous les Genevois».
  • Pourquoi alors ne vous manifester qu’aujourd’hui à 0h21?
  • Seriez-vous à ce point en mal de publicité?

L’autre question qui me taraude c’est :

Pourquoi la presse relaie-t-elle presque instantanément le moindre de vos borborygmes, aussi inepte soit-il ?

Pour répondre à cette interrogation je citerai un constituant, ancien animateur de talk show sur Léman bleu, à qui j’avais posé la même question à l’époque, et qui m’avait répondu :

« Que veux-tu, Daniel, c’est un bon client… »

PS : Entre le moment où j’ai commencé cette lettre et celui où je vous l’envoie, j’ai dû changer le lien vers l’article de la Tdg. En effet, l’original, qui ne citait que votre demande, a mystérieusement disparu de la toile au profit d’ un article plus équilibré qui cite également la réaction du président du Grand Conseil. La presse deviendrait-elle impartiale ?

 

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