Le blog de Daniel Zaugg

Société

LGBTIQAP+ et quoi encore ?

Faut-il repenser l’inclusion ?

Comme presque tout le monde je sais ce que signifie l’acronyme LGBT (Lesbian, Gay, Bisexual, Trans).

A l’occasion d’une polémique récente, je l’ai vu se rallonger d’un nombre variable de lettres dans divers articles de presse : LGBTI, LGBTIQ,…

Curieux j’ai voulu me renseigner sur la signification exacte du I  (Intersex) et du  Q  (Queer ou Questioning).

J’ai découvert à cette occasion que dans certains cas on y ajoutait encore un A (Asexual), un P (Pansexual), voire un + pour inclure tous les autres auxquels on n’aurait pas pensé…

La minute sardonique :

Je me demande si, plutôt que de passer en revue tout l’alphabet, on ne ferait pas mieux de se contenter d’un acronyme simple, genre ABS (Anything But Straight).

Non ? …OK, ça va, j’ai compris, ma suggestion est évidemment discriminatoire et va à l’encontre de la volonté d’inclusion politiquement correcte actuelle. Mais parlons-en, de cette volonté d’inclusion : Est-ce une bonne idée de réunir dans un même groupe des personnes qui n’ont en commun que le fait d’appartenir à des minorités ?

Lors d’une conférence récente, l’un des intervenants s’est déclaré : « Fier d’être LGBTI ». Un moment de réflexion suggère que c’est assez improbable…

Le terme LGBTIQAP combine joyeusement les comportements sexuels (lesbian, gay, bisexual) l’identité de genre (trans, queer), les caractéristiques de genre (intersex) et le désir (asexual, pansexual) soit des personnes avec des aspirations extrêmement différentes.

Il est vrai que les membres de ce groupe ont en commun d’être confrontés à une discrimination sociale. Mais il y a d’autres groupes dans cette situation : va-t-on bientôt rajouter des lettres pour les personnes de couleur, les pauvres, les frontaliers ?

Parler de « la communauté LGBTIQ » est un non-sens. Il n’y a rien de commun entre, par exemple, un homme qui se sent être une femme et un homme qui aime les hommes.

A force de vouloir inclure, on masque l’infinie complexité de la sexualité humaine.
A force de vouloir inclure, on regroupe des personnes aux besoins très différents.

A force de vouloir inclure, on a mis les gens dans un case et on les a affublé d’une étiquette ridicule…

L’incroyable business des #fakenews

J’ai toujours cru que les fausses nouvelles étaient orchestrées par d’obscurs groupements politiques aux sombres desseins. La réalité est encore pire !

Au départ c’est un innocent post Facebook de la députée Magali Orsini qui m’a fait réagir : Crocodile découvert dans le Lac Léman !

Crocodile-magaliLe lien pointait vers un article du site actualite.co.

On en voit beaucoup sur Facebook, de ces sites, aux noms apparemment légitimes mais que personne ne peut relier à un organe de presse ou d’information reconnu.

Souvent, ils colportent des messages de haine, ou alors, des news destinées à attiser celle-ci.

Je savais donc que j’avais affaire à un #fake mais aujourd’hui, la curiosité m’a poussé à creuser plus loin.

Ce que j’ai découvert m’a laissé sans voix !

Saviez-vous que des news comme celle du crocodile, vous pouvez les créer vous-mêmes en 5 minutes?

actualiteVisitons le site actualite.co. La page d’accueil est explicite :

« Crée ta blague rapidement » !

N’importe qui peut donc, gratuitement, créer sa fausse actualité, la publier sur les réseaux sociaux, créer des réactions, lancer des rumeurs…

Ce site là a encore l’air d’être relativement innocent, on parle de blagues et on affirme que les propos racistes et haineux sont prohibés.

Mais cette première découverte m’a donné envie d’en savoir plus.

Je me suis donc focalisé sur les élections américaines, où l’on a beaucoup entendu parler de l’influence des fake news. Quelques clics sur Google m’ont permis de découvrir qu’un bon nombre des sites répertoriés comme colporteurs de fake news pendant la présidentielle étaient enregistrés au nom d’un certain Jestin Coler.

La journaliste radio Laura Sydell a suivi en novembre dernier le même raisonnement que moi, et a poursuivi M. Coler jusque dans la banlieue de Los Angeles, où il résidait.

Cet homme, qu’elle qualifie de « parrain du business des fake news« , a créé et dirige depuis 2013 Disinfomedia, une compagnie qui possède les sites NationalReport.net (toujours actif) et USAToday.com.co, WashingtonPost.com.co (aujourd’hui hors ligne) ainsi que de nombreux autres.

Jestin-ColerCertains de ses sites ont publié pendant la campagne présidentielle de fausses informations qui sont devenues virales par la suite.

Il y a eu celle qui affirmait que « Un agent du FBI ayant révélé des emails de Clinton a été retrouvé mort dans des circonstances suspectes ».
Complètement fausse mais partagée plus d’un demi million de fois sur Facebook.

Une autre de ses fausses infos a même poussé un élu du Colorado à proposer un projet de loi pour « Empêcher les gens bénéficiant de bons d’alimentation de l’assistance publique d’utiliser ceux-ci pour acheter de la marijuana », le tout, là aussi, basé sur quelque chose qui n’est jamais arrivé !

Les motivations de départ de M. Coler, qui vote démocrate, étaient louables :

Son intention était de créer des fausses nouvelles haineuses, de les propager sur les réseaux sociaux de l’alt-right, l’extrême droite américaine, pour démontrer à quel point il est facile d’influencer ces gens-là.
Il voulait, en dénonçant ensuite publiquement ses propres fausses nouvelles, révéler le potentiel de manipulation de l’opinion dans l’extrême droite.

L’interview montre que, quelque part en chemin, les belles motivations idéalistes se sont évaporées. Le succès de ses fausses nouvelles auprès d’une certaine frange de la population, qui en est carrément avide, a dépassé toutes ses espérances.

Aujourd’hui M. Coler ne s’embarrasse plus de considérations morales : sa compagnie emploie environ 25 rédacteurs et il vit confortablement (un salaire entre $ 10’000 et $ 30’000 par mois) grâce aux royalties engrangées par les clics sur les publicités de ses sites web. Il sert aux gens « ce qu’ils veulent entendre ». Plus la nouvelle est outrageuse, plus elle sera partagée, plus il y aura de clics.

Selon son propre aveu il a même essayé d’écrire des fausses nouvelles pour les libéraux mais cela n’a pas pris, « ils refusent de tomber dans le panneau ».

La surprenante conclusion de mon « enquête » est que si, aujourd’hui, nous sommes envahis de fausses informations, la plupart d’entre elles ne sont même pas rédigées dans l’intention de convaincre qui que ce soit!

La seule motivation c’est le nombre de partages, le nombre de clics. 

Le seul but est de faire de l’argent.

…et ce n’est quand même pas la faute des rédacteurs de fausses nouvelles si leurs meilleurs « clients » sont les extrémistes de tout poil!

Alors demain, quand vous lirez une nouvelle trop belle pour être vraie, une nouvelle qui illustre parfaitement vos idées les plus intolérantes, avant de la partager, posez-vous la question…

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On ne s’ennuie plus assez !

C’est particulièrement vrai chez nos jeunes qui sont capables de surfer sur Internet en ayant un vidéo-chat ouvert avec un ami tout en allumant la télé pour avoir un bruit de fond…

Comment voulez-vous vous ennuyer correctement alors que les stimulations en tous genres abondent autour de nous !

C’est là l’un des plus graves défauts, à mon sens, de notre monde hyper-connecté. Dès qu’on a un moment, que ce soit dans la salle d’attente du médecin ou lors d’un trajet en bus, pourquoi laisser vagabonder nos pensées alors qu’on pourrait lire nos emails, voir les dernières actualités facebook ou jouer à un petit jeu idiot sur notre téléphone.

J’en suis moi-même victime lorsque j’expédie mes téléphones pendant mes trajets en voiture.

Cet été, mon fils s’est cassé le bras, ce qui a drastiquement restreint ses choix de loisirs. Du coup, il s’est rabattu sur le monde électronique, la télé, les jeux en ligne, etc…
Malgré ces « circonstances atténuantes » j’ai trouvé qu’il y passait quand même trop de temps et j’ai fini par drastiquement réduire sa consommation.

La conversation qui s’en est suivi est édifiante :

— Eh, j’ai plus accès à Internet, pourquoi t’as fait ca ? C’est nul !

— Je trouve que tu y passes trop de temps, sors un peu, vois tes copains, range ta chambre, je ne sais pas moi, trouve-toi quelque chose à faire !

— Mes copains, y sont tous en vacances ou à la piscine, kes tu veux que je fasse ?

— Appelle ceux qui sont là, prends rendez-vous, propose-leur de les voir, ce n’est pas en restant planté devant ton ordi que tu vas créer des relations…

— Tu comprends RIEN ! T’es NUL ! Je m’ennuiiiiiiiiiie………

Ça m’a fait remonter dans le temps, me rappeler ce que MOI je faisais pendant ces longues vacances d’été lorsque la plupart des copains étaient en vacances et pas moi. Je me suis rendu compte que moi aussi, par moments, je me suis terriblement ennuyé. Cependant comme je n’avais pas de monde électronique à ma disposition, que les bouquins ça va un moment,mais bon… je sortais, je traînais dehors, j’allais m’asseoir quelque part et je laissais mes pensées vagabonder. Parfois nous étions plusieurs à ne pas avoir d’idée précise, de programme pour la journée.

C’est souvent dans ces moments d’ennui collectif ou solitaire, que sont nés de belles idées, des projets, des envies qui m’ont fait aller de l’avant. Ces moments où le cerveau, sans contrainte, cherche des occupations, des activités auxquelles on n’aurait pas pensé normalement.

Je pense que l’ennui et la créativité sont d’une certaine façon liés et que c’est lorsque le cerveau débranche que l’on peut emprunter de nouveaux chemins…

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