Politique
Les « autorités » peuvent-elles choisir pour nous notre mobilité ?
Notre conseiller d’état en charge des transports, l’éminent docteur ès sciences EPFL Serge dal Busco, nous propose un raisonnement d’une rigueur toute cartésienne:
COVID-19 = baisse de fréquentation des transports publics
=> les gens vont se rabattre sur leurs voitures
=> il faut créer des autoroutes cyclables !
La logique implacable de cette équation, m’amène à une conclusion :
Argumentation politique ≠ démarche scientifique !
Une réponse plus logique aurait été d’autoriser provisoirement les voitures à circuler sur les voies de bus pour fluidifier la circulation, bien que j’imagine d’ici la levée de boucliers…
La création d’un réseau cyclable sécurisé est un voeu de la population genevoise, consacré à la fois dans l’IN 144 et dans la « Loi pour une mobilité cohérente et équilibrée (LMCE)».
Entre 2015 et 2016, en tant que président de la commission des transports puis comme président de la sous-commission qui a élaboré la LMCE, je me suis battu pour faire émerger un accord réunissant tous les acteurs de la mobilité. Cette loi, combattue par les extrémistes des deux bords, a été acceptée par plus de 67 % des votants, ce qui est la marque d’un bon compromis.
L’esprit de cette loi est de répondre aux besoins réels de la population et non d’imposer la vision de la mobilité de telle ou telle faction au pouvoir. Pour ce faire, elle s’appuie sur une séries de mesures coordonnées qui doivent permettre à l’ensemble des modes de transports de coexister pacifiquement.
Elle dit que dans l’hypercentre la priorité en matière de gestion du trafic et d’aménagement des réseaux est donnée à la mobilité douce et aux transports publics. Cependant, afin de préserver la fluidité du trafic automobile, elle précise également que la moyenne ceinture, dont fait partie le « U lacustre », est exclue de ce régime de priorités dans l’attente d’un bouclement autoroutier par une traversée du lac.
Depuis son arrivée au pouvoir, Serge dal Busco a appliqué uniquement les aspects de cette loi qui correspondent à ses propres inclinations écologistes, niant complètement l’aspect « cohérent et équilibré » qui faisait toute la force du compromis.
En prétextant du COVID-19 pour instaurer à la hussarde des « mesures d’urgences » qu’il entend bien pérenniser en violation crasse de la LMCE, Serge dal Busco a rallumé une guerre des transports que l’on espérait dépassée.
Ce qui est détestable dans cette approche, c’est qu’elle ne répond pas à un besoin. La ville n’est pas envahie de gens qui, à défaut de transports publics, ont sorti leur vélos. C’est bien le trafic automobile qui a augmenté.
Le report modal sur le vélo, c’est ce qu’espère le conseiller d’état, et, d’une manière perverse, il entend bien nous l’imposer en utilisant les aménagements cyclables pour empêcher les voitures de circuler.
On aurait pu attendre de Serge dal Busco, ingénieur et ex-entrepreneur, une approche moins partiale, surtout en cette période critique pour l’économie. Peut-être que sa méthode du fait accompli obtiendra à terme le résultat escompté, mais le moment est sacrément mal choisi !
Dans l’intervalle, les autoroutes cyclables sont vides et les files de voitures s’allongent, étranglant encore un peu plus une économie fragilisée qui, pour sa reprise, espérait au moins pouvoir s’appuyer sur une circulation fluide des biens et des personnes à l’intérieur du territoire.
Les PME, pourvoyeuses d’emploi et forces vives de notre économie, ne vous remercient pas M. Dal Busco !
Well done, Old Chap !
Une fois de plus, Pierre Maudet a donné la mesure de sa diabolique habileté politique
Excellent orateur, il a su recourir à des méthodes qui ont récemment fait leurs preuves outre-Atlantique:
- les allégations dans la presse ? Fake news !
- le désaveu des instances dirigeantes du parti suisse ? Geneva First !
- la présidence du parti genevois l’appelle à démissionner ? Des traîtres !
- les méthodes de paiement de ses cotisations dignes d’un revendeur de drogue cherchant à blanchir ses revenus? No comment !
- l’incitation au faux témoignage, les mensonges systématiques et organisés?
Une simple faute de forme…
En se posant en victime des jaloux et des envieux qui selon lui l’entourent, il su jouer sur la fibre émotionnelle des militants. En mobilisant inlassablement ses soutiens depuis des semaines, Pierre Maudet a arraché une victoire à la Pyrrhus.
Une très courte victoire qui va déchirer durablement le PLR Genève et qui lui coûtera très cher en termes de crédibilité. Une victoire qui est celle du populisme sur la raison.
Je suis un libéral « canal historique ». En tant que député, j’ai vécu une fusion à laquelle je ne tenais pas particulièrement, une sorte de mariage de raison avec un parti radical aux valeurs certes proches des miennes mais trop étatiste à mon goût. Mes craintes se sont révélées sans fondement: lors des deux législatures suivantes, j’ai pu apprécier la qualité du travail de l’ensemble des députés PLR et je me reconnais dans les valeurs de ce parti.
C’était vrai jusqu’à hier soir.
C’était vrai jusqu’à ce que les militants PLR, réunis en une vaste assemblée, cautionnent le mensonge d’un magistrat.
C’était vrai jusqu’à ce que cette assemblée passe l’éponge sans sourciller sur des versement de plus de 100’000.- à leur conseiller d’état ou a son cercle de soutien secret.
C’était vrai jusqu’à ce que la base du PLR perde de vue l’intérêt de Genève et de ses propres électeurs.
Je ne veux pas rester membre d’un parti qui cautionne la magouille.
C’est le cœur serré que je démissionnerai ces prochains jours de la section cantonale du PLR.
Affaire Maudet: Cessez de nous bassiner avec la présomption d’innocence !
La présomption d’innocence est un principe JURIDIQUE.
Il assure que:
Toute personne est présumée innocente tant qu’elle n’est pas condamnée par un jugement entré en force.
C’est un excellent principe qui nous protège contre les dérives judiciaires.
C’est également un principe qui n’a rien à voir avec la vie de tous les jours.
Lorsque vous pincez un employé qui vole de l’argent dans la caisse, vous n’attendez pas qu’il soit « condamné par un jugement entré en force » pour le virer.
Pierre Maudet a menti. Il l’a reconnu publiquement.
Ce faisant, il a perdu toute crédibilité auprès des autres partis et auprès de ses pairs du Conseil d’Etat.
Il est politiquement mort.
Que le PLR le soutienne ou non le 15 janvier ne changera rien à cet état de fait.
Ce d’autant plus que Pierre Maudet a pratiquement annoncé qu’il ne démissionnera pas en cas de vote défavorable.
Pour le PLR, en revanche, un vote de soutien à Pierre Maudet sera catastrophique.
- La présidence qui, elle, a pris ses responsabilités, démissionnera.
- La section cantonale du PLR risque l’exclusion du PLR suisse.
- Certains candidats au conseil national pourraient se retirer de la course
- Le PLR, affaibli par ses divisions internes, aura beaucoup de mal à défendre les sujets cruciaux qui s’annoncent pour 2019.
Le 15 janvier je ne pourrai pas, à mon grand regret, participer à l’assemblée générale.
Cependant, si la décision de cette assemblée devait être un vote de soutien à Pierre Maudet, ma décision est prise: j’enverrai, la mort dans l’âme, ma lettre de démission au PLR.
Je continuerai bien sûr de voter en faveur de la prospérité de l’économie genevoise mais je ne pourrais pas rester membre d’un parti qui cautionne la magouille.
Pierre Maudet, démission ?
Le feuilleton médiatique qui cible le citoyen Pierre Maudet est-il malsain ? Oui.
La journaliste Sophie Rosseli rapporte quasiment en temps réel les débat à huis clos du comité directeur du PLR. Est-ce normal ? Non.
Devrait-on laisser la justice faire sereinement son travail ? Oui.
Le justiciable Pierre Maudet est-il traité de manière équitable ? Non.
La présomption d’innocence est-elle respectée ? Non.
Doit-on oublier le brillant parcours de Pierre Maudet en regard des révélations actuelles ? Je ne pense pas.
Le prévenu Pierre Maudet sortira-t-il blanchi des accusations portées contre lui ? J’ai mon opinion, mais elle n’est pas pertinente. La justice tranchera en son temps et basta !
Le PLR doit cependant aujourd’hui dépasser ce débat et se poser les vraies questions. Celles-ci sont nettement plus pragmatiques et très éloignées de toute notion de justice.
- Pierre Maudet peut-il encore servir l’institution au sein de laquelle il est élu ?
- Peut-il reprendre son rôle de président du Conseil d’Etat ?
- Y a-t-il une chance pour que ses collègues lui rendent le département de la sécurité ?
- Pourra-il présenter un bilan positif à la fin de cette législature ?
- Le PLR va-t-il cesser de s’entre déchirer autour d’une seule personne ?
- Pierre Maudet peut-il regagner auprès de la population, le capital confiance qu’il a, à tort ou à raison, perdu ?
La réponse à toutes ces question, sauf peut-être la dernière, est clairement non !
Personne ne peut forcer Pierre Maudet à démissionner. A mon avis, en regard des enjeux pour sa famille politique, il devrait le faire.
En revanche le PLR doit de toute urgence se désolidariser d’un élu devenu toxique, qui nuit à l’image du parti.
Un élu qui s’auto-dénonce avec toute la spontanéité d’un Lance Armstrong, ne reconnaissant les faits que lorsqu’il est acculé,
Un élu qui, par son entêtement à diviser encore plus le PLR, risque de le faire exploser et de lui coûter bien plus qu’un siège au Conseil d’Etat.
Un élu qui, en concentrant les débats sur sa seule personne, va parasiter les importants enjeux qui s’annoncent pour le PLR au cours de cette législature.
On peut déplorer le traitement injuste réservé à l’homme Pierre Maudet, mais le PLR, parti des entrepreneurs, sait qu’un patron doit parfois prendre des décisions difficiles, voir imméritées, pour préserver le bon fonctionnement de l’entreprise.
Le PLR genevois doit demander à son magistrat de démissionner, dans l’intérêt du parti, dans l’intérêt de Genève.
Pierre, « It’s nothing personal, only business ».
LGBTIQAP+ et quoi encore ?
Faut-il repenser l’inclusion ?
Comme presque tout le monde je sais ce que signifie l’acronyme LGBT (Lesbian, Gay, Bisexual, Trans).
A l’occasion d’une polémique récente, je l’ai vu se rallonger d’un nombre variable de lettres dans divers articles de presse : LGBTI, LGBTIQ,…
Curieux j’ai voulu me renseigner sur la signification exacte du I (Intersex) et du Q (Queer ou Questioning).
J’ai découvert à cette occasion que dans certains cas on y ajoutait encore un A (Asexual), un P (Pansexual), voire un + pour inclure tous les autres auxquels on n’aurait pas pensé…
La minute sardonique :
Je me demande si, plutôt que de passer en revue tout l’alphabet, on ne ferait pas mieux de se contenter d’un acronyme simple, genre ABS (Anything But Straight).
Non ? …OK, ça va, j’ai compris, ma suggestion est évidemment discriminatoire et va à l’encontre de la volonté d’inclusion politiquement correcte actuelle. Mais parlons-en, de cette volonté d’inclusion : Est-ce une bonne idée de réunir dans un même groupe des personnes qui n’ont en commun que le fait d’appartenir à des minorités ?
Lors d’une conférence récente, l’un des intervenants s’est déclaré : « Fier d’être LGBTI ». Un moment de réflexion suggère que c’est assez improbable…
Le terme LGBTIQAP combine joyeusement les comportements sexuels (lesbian, gay, bisexual) l’identité de genre (trans, queer), les caractéristiques de genre (intersex) et le désir (asexual, pansexual) soit des personnes avec des aspirations extrêmement différentes.
Il est vrai que les membres de ce groupe ont en commun d’être confrontés à une discrimination sociale. Mais il y a d’autres groupes dans cette situation : va-t-on bientôt rajouter des lettres pour les personnes de couleur, les pauvres, les frontaliers ?
Parler de « la communauté LGBTIQ » est un non-sens. Il n’y a rien de commun entre, par exemple, un homme qui se sent être une femme et un homme qui aime les hommes.
A force de vouloir inclure, on masque l’infinie complexité de la sexualité humaine.
A force de vouloir inclure, on regroupe des personnes aux besoins très différents.
A force de vouloir inclure, on a mis les gens dans un case et on les a affublé d’une étiquette ridicule…
Soit la gauche est bête, soit elle est méchante…
En faisant adopter une loi, signée Caroline Marti, qui force l’Etat à compenser toute perte des TPG par une augmentation de la subvention sans possibilité d’adapter les tarifs, la gauche vient effectivement d’étatiser les TPG
Que signifie le statut « d’établissement public autonome » des TPG ?
Il veut dire que les TPG, bien que subventionnés à plus de 50% et encadrés par un contrat de prestations, disposent d’une certaine marge de manœuvre pour atteindre les résultats demandés en adaptant, soit leurs prix, soit leurs prestations.
Aujourd’hui, avec les prix de vente les plus bas de Suisse gravés dans le marbre et des prestations fixées par le politique, cette autonomie a complètement disparu.
En obligeant l’Etat à compenser automatiquement (et rétroactivement !), toutes les pertes des TPG, la gauche vient de donner un coup d’arrêt complet au développement de notre réseau de transports publics !
L’Etat de Genève manque cruellement de ressources, il n’aura désormais plus qu’un souci : limiter le montant des pertes qu’il devra compenser.
Le résultat sera une stagnation complète de l’offre, voire, à terme, des réductions de prestations.
Bien sûr, il reste théoriquement d’autres solutions :
- Réduire des prestations dans d’autres domaines
- Augmenter les impôts
Les deux sont malheureusement irréalistes : toute réduction des prestations étatiques est farouchement et avec succès combattue par la gauche, on le voit en Ville de Genève avec le dernier référendum sur les coupes budgétaires. Quant aux possibilités de hausses d’impôts, dans le canton qui a déjà la fiscalité la plus lourde de Suisse, elles sont quasi inexistantes et là, c’est la droite qui les combattra, avec le même succès !
Alors, la gauche, bête ou méchante ?
Si elle croit réellement qu’elle soutient les transports publics en faisant passer cette loi, elle est bête.
L’autre scénario est pire : elle est parfaitement consciente des implications désastreuses de sa loi pour les transports publics, mais elle s’en fiche. La détérioration programmée de l’offre générera une insatisfaction croissante dans la population et alimentera la guerre des transports. Cela créera également un inépuisable sujet de référendums et de luttes, assurant la visibilité de la gauche pour les prochaines élections.
Un scénario improbable ? Il est pourtant appliqué depuis de nombreuses années avec succès par l’ASLOCA qui, en bloquant la construction à Genève, assure son propre avenir,
Mais je n’arrive pas à croire que la gentille Caroline Marti soit aussi méchante et calculatrice…
ABE
L’incroyable business des #fakenews
J’ai toujours cru que les fausses nouvelles étaient orchestrées par d’obscurs groupements politiques aux sombres desseins. La réalité est encore pire !
Au départ c’est un innocent post Facebook de la députée Magali Orsini qui m’a fait réagir : Crocodile découvert dans le Lac Léman !
Le lien pointait vers un article du site actualite.co.
On en voit beaucoup sur Facebook, de ces sites, aux noms apparemment légitimes mais que personne ne peut relier à un organe de presse ou d’information reconnu.
Souvent, ils colportent des messages de haine, ou alors, des news destinées à attiser celle-ci.
Je savais donc que j’avais affaire à un #fake mais aujourd’hui, la curiosité m’a poussé à creuser plus loin.
Ce que j’ai découvert m’a laissé sans voix !
Saviez-vous que des news comme celle du crocodile, vous pouvez les créer vous-mêmes en 5 minutes?
Visitons le site actualite.co. La page d’accueil est explicite :
« Crée ta blague rapidement » !
N’importe qui peut donc, gratuitement, créer sa fausse actualité, la publier sur les réseaux sociaux, créer des réactions, lancer des rumeurs…
Ce site là a encore l’air d’être relativement innocent, on parle de blagues et on affirme que les propos racistes et haineux sont prohibés.
Mais cette première découverte m’a donné envie d’en savoir plus.
Je me suis donc focalisé sur les élections américaines, où l’on a beaucoup entendu parler de l’influence des fake news. Quelques clics sur Google m’ont permis de découvrir qu’un bon nombre des sites répertoriés comme colporteurs de fake news pendant la présidentielle étaient enregistrés au nom d’un certain Jestin Coler.
La journaliste radio Laura Sydell a suivi en novembre dernier le même raisonnement que moi, et a poursuivi M. Coler jusque dans la banlieue de Los Angeles, où il résidait.
Cet homme, qu’elle qualifie de « parrain du business des fake news« , a créé et dirige depuis 2013 Disinfomedia, une compagnie qui possède les sites NationalReport.net (toujours actif) et USAToday.com.co, WashingtonPost.com.co (aujourd’hui hors ligne) ainsi que de nombreux autres.
Certains de ses sites ont publié pendant la campagne présidentielle de fausses informations qui sont devenues virales par la suite.
Il y a eu celle qui affirmait que « Un agent du FBI ayant révélé des emails de Clinton a été retrouvé mort dans des circonstances suspectes ».
Complètement fausse mais partagée plus d’un demi million de fois sur Facebook.
Une autre de ses fausses infos a même poussé un élu du Colorado à proposer un projet de loi pour « Empêcher les gens bénéficiant de bons d’alimentation de l’assistance publique d’utiliser ceux-ci pour acheter de la marijuana », le tout, là aussi, basé sur quelque chose qui n’est jamais arrivé !
Les motivations de départ de M. Coler, qui vote démocrate, étaient louables :
Son intention était de créer des fausses nouvelles haineuses, de les propager sur les réseaux sociaux de l’alt-right, l’extrême droite américaine, pour démontrer à quel point il est facile d’influencer ces gens-là.
Il voulait, en dénonçant ensuite publiquement ses propres fausses nouvelles, révéler le potentiel de manipulation de l’opinion dans l’extrême droite.
L’interview montre que, quelque part en chemin, les belles motivations idéalistes se sont évaporées. Le succès de ses fausses nouvelles auprès d’une certaine frange de la population, qui en est carrément avide, a dépassé toutes ses espérances.
Aujourd’hui M. Coler ne s’embarrasse plus de considérations morales : sa compagnie emploie environ 25 rédacteurs et il vit confortablement (un salaire entre $ 10’000 et $ 30’000 par mois) grâce aux royalties engrangées par les clics sur les publicités de ses sites web. Il sert aux gens « ce qu’ils veulent entendre ». Plus la nouvelle est outrageuse, plus elle sera partagée, plus il y aura de clics.
Selon son propre aveu il a même essayé d’écrire des fausses nouvelles pour les libéraux mais cela n’a pas pris, « ils refusent de tomber dans le panneau ».
La surprenante conclusion de mon « enquête » est que si, aujourd’hui, nous sommes envahis de fausses informations, la plupart d’entre elles ne sont même pas rédigées dans l’intention de convaincre qui que ce soit!
La seule motivation c’est le nombre de partages, le nombre de clics.
Le seul but est de faire de l’argent.
…et ce n’est quand même pas la faute des rédacteurs de fausses nouvelles si leurs meilleurs « clients » sont les extrémistes de tout poil!
Alors demain, quand vous lirez une nouvelle trop belle pour être vraie, une nouvelle qui illustre parfaitement vos idées les plus intolérantes, avant de la partager, posez-vous la question…
Trois législatures au Grand Conseil…
Hier, j’ai quitté le Grand-Conseil.
Mes raisons sont professionnelles : dans le contexte économiquement tendu que vit la construction, je dois aujourd’hui consacrer toute mon énergie à mes entreprises, Rhône-Electra SA et Rhône-Electra Engineering SA.
Je pars sur un double succès, l’initiative constitutionelle pour la Traversée du Lac et la loi pour une mobilité cohérente et équilibrée, des projets que j’ai portés et qui ont été acceptés par le peuple ce 5 juin 2016.
Je l’avoue sans fausse modestie, je suis fier de ce que j’ai accompli.
Aujourd’hui, j’aimerais vous livrer quelques réflexions qui m’ont été inspirées par cette aventure politique sur trois législatures.
Au-delà des discours parfois polémiques et provocateurs, nous avons tous des valeurs semblables :
- Personne ne veut privilégier les étrangers par rapport aux résidents
- Personne ne veut mettre en danger la planète
- Personne ne veut affaiblir notre économie
- Personne ne veut précariser davantage les plus démunis
Le compromis sur la mobilité a prouvé qu’il est possible, même sur un sujet aussi polarisé que les transports, de donner à l’autre ce qu’il veut tout en préservant ses propres fondamentaux.
C’est possible, à condition d’écouter les demandes de nos adversaires
et de réfléchir honnêtement aux moyens d’aller dans leur sens.
Laissez-moi paraphraser Martin Luther King : « I have a dream… »
- Je rêve que ce que nous avons réussi à faire autour du projet mobilité devienne la règle plutôt que l’exception.
- Je rêve que des chefs de partis de tendances opposées se réunissent pour négocier dans quelles conditions ils peuvent faire avancer Genève.
- Je rêve que sur un sujet largement plébiscité comme la Traversée du Lac, la gauche nous contacte en disant : « Le peuple l’a voulue, nous sommes prêts à la soutenir, voici nos conditions… »
- Je rêve qu’à droite on ne réponde pas : « On a gagné, vos conditions sont irréalisables, on fera ce qu’on veut !»
- En bref, je rêve qu’on négocie plus et qu’on s’affronte moins
Nous nous confrontons à des adversaires idéologiques, mais nous devons nous souvenir qu’ils sont aussi nos partenaires politiques.
Je terminerai en citant le député libéral et ancien président du parlement René Koechlin qui, en un temps où les clivages étaient plus simples, a dit :
« Lorsque les libéraux et les socialistes avancent main dans la main, rien ne peut les arrêter »
Aujourd’hui il faut un peu plus de mains, mais cela n’en reste pas moins vrai.
A mes anciens compagnons de route, à tous ceux de tous bords, qui ont le courage, le temps et l’énergie de continuer à s’investir pour faire avancer Genève je dis bravo et merci.
Même si le rythme parlementaire est frustrant, même s’il faut perdre souvent pour gagner quelques fois, ce que vous faites est important, c’est la définition même de la démocratie, c’est ce qui fait la force de notre beau pays, de notre république.
Bonne continuation.
Vive Genève !
Et si la police redevenait sympathique ?
Je dois vous l’avouer, quand j’ai lu mercredi que la police nous préparait une grève du zèle je me suis dit :
« Y’en a marre ! Quand est-ce qu’ils vont arrêter de nous faire ch… ! »
Alors quand, hier, j’ai été abordé dans la rue par un homme souriant, en civil, qui m’a dit : « Bonjour ! C’est la police, vous prendrez bien un peu de chocolat ? » j’ai été, comme d’autres je suppose, agréablement surpris. S’en est suivi un échange d’idées constructif lors duquel le policier m’a expliqué ses inquiétudes et sa révolte et lors duquel j’ai également pu lui dire ce que je pensais.
A la fin de l’entretien, je me suis dit que les syndicats de police avaient dû consulter des spécialistes en communication émotionnelle, les fameux « spin doctors », parce que
là, franchement, ils ont fait tout juste !
Après une grève des amendes, une grève de l’uniforme et du rasoir, des manifestations en uniforme et un défilé non autorisé toutes sirènes hurlantes, ces policiers, qui nous avaient habitués à mésuser de leur autorité et à bafouer l’image de leur corporation ont enfin choisi une approche intelligente et conviviale.
Je suis convaincu que cette action « de proximité », basée sur l’explication et le dialogue leur a rapporté plus de soutien populaire que toutes leurs précédentes gesticulations.
Elle leur a entre autre permis de prendre le pouls de l’opinion populaire et de mieux comprendre comment ils sont perçus par les genevois.
J’ai malheureusement dû déchanter en apprenant ce matin dans le journal que Christian Antonietti, dirigeant syndical des policiers, s’insurgeait contre le fait que la hiérarchie avait interdit une action plus musclée.
Pourtant, si j’avais été forcé de m’arrêter lors d’un contrôle routier par un policier dans le seul but de m’expliquer ses soucis et de me distribuer une barre chocolatée, je n’aurais pas du tout apprécié cet abus d’autorité.
Il est triste de constater que les dirigeants des syndicats de la police, obsédés par leurs rêves de manifestations grandiloquentes avec pancartes et mégaphone, ne sont même pas capables de se rendre compte quand ils gagnent des points !
Messieurs les policiers, je vous engage à réfléchir si vos représentants syndicaux, qui ont l’air de penser que la lutte dure est la seule solution, vous représentent vraiment.
Peut-être que pour obtenir des résultats, vous devriez commencer par élire à la tête de vos syndicats des gens moins bornés ?
Mobilité: Et si on cherchait une solution ensemble?
Ce 2 décembre est à marquer d’une pierre blanche!
Dans son blog, René Longet, a fait un pas de géant en direction d’un consensus
Parlant de la Traversée du Lac, l’ancien président du parti socialiste dit que « compléter l’autoroute de contournement de cette façon paraît, du moins sur la carte, relativement cohérent. »
La formulation est précautionneuse, le phrasé méfiant, mais le fait est là: un peu plus loin dans son texte, M. Longet appelle la droite et la gauche à travailler ensemble pour élaborer une solution commune.
Ce ne serait que du blabla politique si nous n’avions pas, très prochainement, une occasion unique de mettre l’idée en pratique.
En effet, ce jeudi, sauf coup de théâtre, le Grand Conseil se prononcera en faveur de l’étude d’un contreprojet à l’IN 154 « Pour des transports publics plus rapides ».
Cette initiative propose, pour résoudre les problèmes tout à fait réels des TPG, d’accorder une priorité absolue à ceux-ci sur l’ensemble du canton.
Comme beaucoup de récentes propositions roses-vertes, elle pêche cependant sur un point fondamental: la solution proposée ne tient absolument pas compte des autres modes de transports, notamment la mobilité individuelle motorisée, qu’elle risque de péjorer gravement. Celle-ci représente pourtant, et encore pour longtemps, le mode de déplacement majoritaire de la population du Grand Genève !
Je concède volontiers que certaines propositions de droite ne sont guère plus nuancées.
Avec le contreprojet, nous disposerons d’un an pour élaborer une proposition qui tiendra compte, je l’espère, de l’ensemble des modes de déplacement.
Les services de Luc Barthassat, qui planchent depuis quelques temps sur un projet de loi qui poursuivrait cet objectif, ont proposé par la voix de leur conseiller d’Etat, que celui-ci serve de base aux travaux des députés.
Bien que le projet ne soit aujourd’hui qu’au stade d’ébauche, il contient des orientations intéressantes, jugez-en vous-mêmes:
- Définition de trois zones, hypercentre, centre et périphérie au traitement différencié
- Dans l’hypercentre, la priorité serait clairement donnée aux transports publics et à la mobilité douce, mais l’accessibilité sera préservée, notamment pour les transports professionnels (livraisons)
- Définition d’une « petite ceinture » permettant de contourner aisément l’hypercentre
- Définition de pénétrantes dédiées, par mode, si possible en sens unique
- Maintien d’un fort axe dédié au transport individuel sur le « U » lacustre (malheureux mais indispensable tant que l’on ne dispose pas d’un contournement autoroutier)
Ce ne sera pas facile, il y aura des couleuvres à avaler de part et d’autre, des modifications à apporter à cette ébauche, mais l’idée de base est d’élaborer un projet qui s’occupe de tous les modes de déplacement, un projet de mobilité globale.
Je terminerai ce billet par une citation de René Koechlin, ancien président du Grand Conseil:
« Lorsque la gauche et la droite marchent main dans la main, aucun obstacle ne leur résiste »
Pour lire le blog de René Longet cliquez ici :
http://longet.blog.tdg.ch/archive/2014/11/30/grande-traversee-du-lac-vers-un-grand-compromis-des-transpor-262351.html