Le blog de Daniel Zaugg

Traversée de la Rade

Petite traversée de la rade, et si on parlait du financement ?

1’200 millions à trouver et dépenser en 6 ans !

1.2 milliards! Je ne sais pas si ce chiffre vous parle et si vous le comprenez réellement, moi j’avoue que j’ai de la peine.

Pour mieux saisir ce que représente un milliard essayons quelques comparaisons :

  • 1 milliard de secondes représentent 31.7 ans
  • 1.06 milliard de minutes se sont écoulées depuis la naissance de Jésus Christ
  • Il y a 1 milliard d’heures, les hommes de Néanderthal chassaient le mammouth
  • Si on tondait tous les habitants de Plan-les-Ouates, on récolterait à peu près 1,2 milliard de cheveux

Alors c’est vrai, les initiants et le TCS coupent les cheveux en quatre en divisant ce montant par deux : ils parlent de 660 millions.

Soit. Mais ça fait toujours beaucoup de cheveux !

Pour la petite traversée de la rade, la Confédération a dit qu’elle ne mettrait pas un centime : c’est un projet de portée uniquement locale.

Il reste donc 3 sources de financement :

  • L’augmentation d’impôts pure et simple
    (illusoire dans le canton ou l’on paie les impôts les plus élevés de Suisse)
  • Mettre en veille d’autres projets pour financer la petite traversée de la rade ou réduire des prestations dans d’autres domaines
    (bonne chance avec ça : on voit comment les Genevois réagissent dès que l’on touche au moindre de leurs « acquis »)
  • Un partenariat public-privé (PPP)

Mais le PPP pose plusieurs problèmes.

Même en admettant que l’on trouve des partenaires intéressés à ce type de financement et que les genevois acceptent de payer entre Fr. 4.- et 8.- pour franchir un ouvrage de 600m situé en centre-ville et que la confédération donne son feu vert au principe d’un péage en agglomération, il reste un problème de taille :

L’implantation des gares de péage !

Herrmann, TdG, 03.09.2014

Herrmann, TdG, 03.09.2014

Afin de ne pas ralentir le trafic, les français mettent sur leurs autoroutes entre 2 et 3 guichets de péage par voie soit une largeur de 4 à 6 voies à chaque extrémité pour un tunnel de 2×2 voies !

Evidemment, une telle emprise sur l’espace public est inimaginable. Néanmoins on n’échappera pas à une largeur d’au moins 2 voies : une pour les abonnés avec un système genre télépéage et l’autre pour les gens qui doivent payer en cash.

Comme les initiants vantent l’emprise minimale des trémies d’accès sur les voies de circulation existantes, ils comptent les faire où leurs gares de péage ?

A chaque entrée du rond-point souterrain prévu sous le parc des Eaux-Vives ?

L’extraordinaire dessin d’Herrmann dans la Tdg du 3.09.2014, que je me suis permis de reproduire ci-dessus, n’illustre malheureusement même pas ce qui nous attend :

Les entrées de la traversée de la rade risquent plus de ressembler à l’entrée du parking sous-lacustre : un tunnel d’une voie avec une barrière au bout !

Autant pour la fluidité du trafic !

 

Traversées: Revue de presse du 08.09.2014

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L’excellent article dans la Tribune de Genève (reproduit ci-dessous) permet à lui seul de se faire une opinion

Comment peut-on, particulièrement après avoir lu la rubrique « Avis extérieurs et avisés », encore croire que la traversée de la rade résoudra les problèmes de circulation?

La démonstration du TCS ne tient tout simplement pas la route: ce qu’ils défendent ne passera pas en votation le 28 septembre!

La modélisation du TCS part du principe que, grâce aux mesures d’accompagnement, la nouvelle traversée ne provoquera « aucune hausse de trafic ».

Si elle ne sert pas à augmenter la capacité entre les deux rives, à quoi sert donc leur traversée de la Rade?

 

Art-Tdg-8.9.14

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La traversée de la rade, un projet trompeur et dangereux

L’UDC, le MCG et le TCS le clament sur tout les tons:
On ne circule plus à Genève!

Et ils ont raison.

Malheureusement ce n’est pas parce que l’on a identifié un problème que l’on détient forcément la solution

(Pour accéder directement à la brochure explicative, cliquez ici)

Leur projet, la petite traversée de la rade, est voué à l’échec. Peut-être pas dans les urnes le 28 septembre, mais dans les faits:

  • Toutes les études, sauf celle financée par le TCS, démontrent que cette traversée ne fera que déplacer les problèmes de circulation de quelques centaines de mètres.
  • Elle attirera en centre ville du trafic qui auparavant passait par l’autoroute de contournement
  • Elle est infinançable sauf par une augmentation d’impôts ou en repoussant aux calendes grecques des projets importants pour la mobilité Genevoise comme:
    • La route des Nations (Modification de la jonction autoroutière du Grand-Saconnex
    • Les liaisons routières Genève-Sud et le complément de la jonction autoroutière de Lancy-Sud
    • La réorganisation du réseau routier dans le secteur du PAV
    • Les prolongements de trams vers Bernex, St.-Julien et vers Grand-Saconnex – Aéroport

A ces questions pourtant légitimes, les initiants ne répondent que par des arguments émotionnels qui empêchent tout vrai débat:

  • « Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras »
  • On n’a pas construit de nouveau franchissement lacustre depuis plusieurs décennies!
  • Marre des bouchons!
  • On a claqué des milliards pour le CEVA et les trams, il n’y a pas de raisons qu’on ne le fasse pas pour le réseau routier
  • Ceux qui sont contre la traversée sont contre la voiture (vrai pour la gauche mais certainement pas pour le PLR et le PDC!)

Tous ces arguments, qui ne répondent à aucune question mais éveillent nos rancœurs et frustrations, ne font malheureusement pas avancer le débat.

Pour ceux qui veulent en avoir le cœur net, la petite brochure ci-dessous résume en quelques infographies claires, les différents contre-arguments.

Pour visualisez cette brochure , librement téléchargeable et redistribuable, cliquez sur l’image ci après:

Traversons, mais pas n'importe comment!

Pour accéder à la brochure explicative, cliquez sur l’image

Le peuple veut une traversée de la rade!

Du moins c’est ce que croit l’UDC.

Pour ma part, je crois que le peuple veut une solution aux problèmes de mobilité de Genève. Malheureusement, toutes les étude démontrent que la traversée de la rade ne fait pas partie de cette solution, qu’au contraire elle contribuerait au problème.

« Qu’importe! » répondent les stratèges de l’UDC, « nous contestons les résultats de ces études ». La décision qui est à prendre est une décision purement politique, clament-ils.

Mais justement, la politique n’est-elle pas l’art de prévoir l’avenir et de prendre des décisions en fonction de ces prévisions?

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Voir également l’article sur le site de l’Etat de Genève: Traversée du Lac et traversée de la rade

Le beurre, l’argent du beurre et la crémière?

Entre une traversée de la Rade qui arrive sur la Plage des Eaux-Vives, l’initiative « Sauvons nos Parcs » et la suppression d’une voie sur le quai Gustave Ador prévue par la DGT, où est la vison d’ensemble?

C’est vrai, la traversée de la rade dépend d’une décision popuaire, la plage a été votée par le Grand Conseil, l’initiative « Sauvons nos Parcs » est municipale et le réaménagement du quai Gustave-Ador est une décision de la DGT.

N’empêche que tous ces projets contradictoires se concentrent sur un même axe et sont pour le moins difficiles à concilier!

TRade-arrive-sur-plage-Eaux-Vives

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Gustave-Ador

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Le MCG serait-il la nouvelle annexe de l’UDC?

Un parti comptant 20 députés au parlement genevois à la botte d’un groupe d’à peine 11 députés?

Un parti qui se dit « ni de gauche, ni de droite » inféodé à l’extrême droite?

On pourrait le croire en regard du surprenant retournement de dernière minute sur le soutien au contreprojet à l’IN 152, orchestré par Eric Stauffer à l’insu même des membres de son propre groupe qui n’en ont été avertis que jeudi en arrivant au Grand Conseil.

Surprenant quand on sait que, depuis plusieurs années, le maître absolu du MCG était pourtant un fervent partisan de la grande traversée du lac, l’une des solutions qui auraient pu ressortir de l’étude de ce contreprojet.

Surprenant également en regard des engagements pris envers, notamment, le conseiller d’état Luc Barthassat par le gourou du MCG.

Surprenant enfin, alors que le caucus du MCG avait décidé de ce même soutien le mardi précédant le vote.

Mais alors, pourquoi cette pirouette? De l’aveu même du Lider Maximo: « parce que le MCG a des intérêts stratégiques supérieurs avec l’UDC et que la décision a été prise au plus haut niveau entre les instances dirigeantes des deux partis », entendez à Berne…

021514_0058_LeMCGserait1.jpgC’est vrai que dans la capitale, le rapport de force est inversé avec l’UDC qui représente le plus grand parti du parlement fédéral alors que l’unique député MCG, au demeurant président de son parti, siège seul sur un strapontin, totalement à l’écart, caché derrière le Conseil Fédéral.

Serai-ce donc pour défendre l’intégration de leur conseiller national au groupe UDC, pour lui permettre d’exister un tout petit peu, que le MCG s’est plié aux ukazes de l’extrême droite populiste?

Alors, le MCG, qui avait été créé sous le sigle MBG (Mouvement Blochérien Genevois) avant de se rabattre sur son appellation actuelle suite au refus du tribun zurichois de se voir associé à eux, se préparerait-il à une « adhésion par la bande » à l’UDC?

Ce qui est sûr, c’est qu’entre Céline et Eric, celle qui porte la culotte n’est pas celui que l’on croit…

Pour économiser, parfois, il faut voir grand!

(Texte paru en page 2 de la TdG de ce jour dans la rubrique Face à Face)

L’initiative pour une traversée de la rade (IN 152) est chiffrée, selon les plus récentes estimations à 1.17 milliards.

La grande traversée, elle, coûtera 3.5 milliards, selon les estimations conjointes de l’Etat de Genève et de l’Office fédéral des routes. Ce chiffrage a également été confirmé dans la récente étude menée par les milieux économiques, la chambre de commerce et les institutions financières. Cette étude concluait à la faisabilité d’un partenariat public-privé (PPP) pour une réalisation de la grande traversée du lac avant 2030. Elle confirmait également le vif intérêt des milieux financiers et des investisseurs institutionnels pour un tel partenariat.

Donc les 3.5 milliards sont parfaitement finançables par une combinaison de PPP et de financement fédéral partiel voire total mais différé dans le temps. Le cas échéant, une raisonnable participation cantonale reste envisageable si l’on fixe un horizon de réalisation plus pragmatique que 2020.

Face a face TdG Traversée lacustre

Pour agrandir l’illustration signée Hermann parue dans la TdG de ce jour, cliquez dessus!

De l’autre côté il y le petite traversée de la rade selon l’initiative UDC, c’est à dire 1.17 milliards à trouver et dépenser avant 2020! Pour le financement, il y a…nous! Toute manne fédérale est à exclure pour un projet strictement cantonal. Un partenariat public privé? Rien n’est moins sûr : l’envergure du projet n’est tout simplement pas de nature à intéresser les investisseurs de la même manière que la grande traversée.

Donc c’est au contribuable genevois d’assumer l’entier de cet investissement pharaonique! Et ce, dans un canton où la dette par habitant est plus élevée que celle de la ville de Detroit qui a fait faillite!

Heureusement le mécanisme de frein à l’endettement voté en 2006 empêchera toute velléité de surendettement inconsidéré.

Malheureusement pour l’IN 152, la seule source de financement restante est donc une hausse d’impôts ou une économie de prestations sociales de l’Etat de 1.17 milliards jusqu’en 2020. Bonne chance avec cela!

Quant aux bénéfices fonctionnels des deux projets, la comparaison est évidente :

Le tunnel sous la rade de l’UDC décharge le U lacustre entre l’avenue de France et le Port Noir. Hormis cela, il n’a que peu d’influence sur d’autres axes, il ne décharge que marginalement l’autoroute de contournement et crée des bouchons à toutes ses issues, qui sont situées sur des axes déjà largement saturés, comme l’avenue de France et la route de Malagnou.

La traversée du lac, en revanche, boucle le contournement de Genève, décharge l’autoroute existante de manière significative, ainsi que le U lacustre. En dotant Genève d’un vrai périphérique elle permet par ailleurs de décharger globalement les routes incluses dans son périmètre car les automobilistes disposeront d’une autre option que de traverser le centre.

Pour économiser, parfois, il faut voir grand!

Pour une vision d’ensemble de la problématique, n’hésitez pas à lire l’excellente analyse d’Olivier Francey dans le journal « Le Temps » (cliquez sur l’article pour l’agrandir)

Article-Le-Temps-Traversee-lacustre

Pour lire l’article, cliquez dessus!

 

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