Le blog de Daniel Zaugg

CEVA

CEVA ou CEVA plus ?

Les PME locales exclues de facto des appels d’offre pour le second œuvre !

Le CEVA, « chantier du siècle », échappera-t-il totalement aux entreprises locales ?

Pour ce qui est du gros-œuvre, les dés sont jetés, l’adjudication s’est faite à de grands groupes français.

Pour les appels d’offres du second œuvre (cloisons, peinture, étanchéité, charpente métallique, façades, électricité, peinture, etc…) les CFF ont procédé à des regroupements de lots pour le moins discutables :

  • Les cloisons en plots de ciment se retrouvent avec les peintures, murs et plafonds, les traitements de surface et l’étanchéité. On demande également la preuve au soumissionnaire qu’il est à même de produire et poser annuellement 20’000 tonnes d’asphalte (!)
  • La charpente métallique quant à elle, est regroupée avec la façade, la signalétique et les éléments vitrés
  • Les lots de plusieurs gares sont regroupés

Les PME locales sont généralement spécialisées dans un ou deux métiers. En procédant à de tels regroupement, les CFF s’assurent que seuls de très grands groupes ou des consortiums internationaux peuvent répondre à leurs mises en soumission. Ils excluent de facto les entreprises locales qui ne disposent tout simplement pas des capacités de production et de la diversité de compétences requises pour répondre à de tels appels d’offres.

Cette façon de procéder n’est pas une nécessité, elle n’est même pas habituelle pour ce genre de chantiers.

Par ailleurs, l’expérience démontre que plus les lots sont importants, plus les entreprises qui les décrochent sont enclines à en sous-traiter une partie, singulièrement quand ces entreprises ne sont pas actives dans l’intégralité des métiers concernés. Sous cet angle, le risque pris ici est donc considérable.

Il n’est pas acceptable que, pour un chantier largement cofinancé par Genève et ses contribuables, les retombées économiques échappent complètement à notre canton.

C’est pourquoi les députés proches de la FMB (Fédération des Métiers du Bâtiment) et de la MBG (Métallurgie du Bâtiment Genève) ont déposé ce jour une résolution pour traitement en urgence (voir ici le texte de la résolution) demandant au Conseil d’Etat d’intervenir auprès des CFF pour :

« Exiger une interruption immédiate de ces procédures et la remise en soumission sur la base de lots compatibles avec les capacités de production des PME locales, régionales et nationales, notamment par une séparation des lots par gare et par métier selon les pratiques usuelles »

Nous demandons que Genève assume la pleine responsabilité de sa co-maîtrise d’ouvrage !

MCG = Marre de Ces Gêneurs

Tout le monde se souvient de John McEnroe, ce brillant joueur de tennis qui énervait tout le monde en contestant chaque décision de l’arbitre. Pas grand-chose à voir avec le fair-play légendaire de notre Federer national !

Eh bien c’est ce qui se passe au Grand Conseil avec le MCG, le côté brillant en moins…

 A chaque plénière le parlement passe entre ½ heure et ¾ d’heure à refuser les mêmes demandes d’urgences sur les mêmes objets, tous déposés par le MCG.

Ce qui est gênant, ce n’est pas tant qu’ils considèrent que tous les objets qu’ils déposent sont urgents, mais bien qu’ils reviennent sans cesse à la charge, refusant les décisions démocratiques du parlement.

 Leur dernière trouvaille ?

Déposer 17 fois le même projet de loi en ne changeant que le titre !

De quoi s’agit-il ?

D’un projet de loi anti-CEVA, déposé par l’avocat des recourant Mauro Poggia, en flagrante violation de l’article 24 de loi portant règlement du Grand Conseil qui précise que : …les députés qui ont un intérêt personnel direct à l’objet soumis à la discussion, ne peuvent intervenir ni voter…

Ce projet, déposé une première fois en décembre , s’est retrouvé coincé dans l’ordre du jour par l’impatience même de ceux qui l’avaient rédigé. Au lieu de le laisser partir sans débat pour un traitement en commission comme il est d’usage ils ont demandé la discussion immédiate et l’urgence.

La première ayant été acceptée mais pas la seconde ils se sont retrouvé avec un projet qui certes, fera l’objet d’un débat au parlement, mais pas tout de suite, ce qui évidemment n’arrange pas leurs visées électoralistes.

Donc ce parti qui prétend défendre les citoyens ne trouve rien de mieux à faire que de bloquer le parlement et gaspiller l’argent du contribuable dans le seul but de se faire de la publicité !

Ces façons de faire, pour légales qu’elles soient, démontrent un manque de fair-play total et réaffirment une fois de plus la priorité unique de ce parti : se faire mousser, être visible, être présent dans les médias.

Même ce billet d’humeur contribue à leur notoriété en vérifiant le vieil adage : en bien, en mal, pourvu qu’on parle de nous…

Allons-nous devoir nous doter d’une Lex Staufferia pour nous prémunir de ces abus systématique de la procédure ? Allons-nous devoir limiter le nombre d’urgences déposées par parti ? Introduire une impossibilité de redemander une urgence ou de redéposer un projet de loi ?

Allons-nous devoir gaspiller l’argent du contribuable à étudier le meilleur moyen d’empêcher une seule personne de bloquer les travaux du parlement ?

Pour ou contre le CEVA, telle est la question…

Le référendum est déposé, les signatures réunies, la discussion démocratique aura donc lieu et c’est très bien! Il est grand temps de consulter nos concitoyens dans ce débat controversé.

Ce qui est primordial en revanche, c’est d´en comprendre les enjeux.

Dans leur dernier communiqué de presse les référendaires affirment vouloir «…montrer qu´une meilleure mobilité à moindre coût est possible…», dans le même paragraphe ils affirment que «…le temps des dissimulations et des déclarations fallacieuses est terminé.»

Cette dernière déclaration s´inscrit dans la droite ligne de la rhétorique populiste habituelle du MCG, moteur de ce référendum, qui clame à longueur d´année son éternelle théorie du complot : « On nous ment ! On nous mène en bateau ! Seul le MCG se préoccupe des citoyens ». Cela ne tirerait pas à conséquence, on serait presque habitués à ces gesticulations, sauf que dans ce cas, elle sont couplées à une tentative parfaitement insidieuse de fausser le débat.

Le choix auquel les Genevois sont confrontés n´est pas entre le CEVA et un tracé alternatif par Bardonnex comme tentent de le faire croire les référendaires. La vraie question qui est posée au travers de ce référendum c´est :

Voulons-nous réaliser…ou non, dans un horizon de temps acceptable le RER Franco-Valdo-Genevois?

Ne nous y trompons pas, c’est bien de cela qu’il s’agit. D’un côté il y a un projet mûr, prêt à être réalisé, certes contesté, voire contestable sur certains points de détail, mais sur le point de démarrer et dont la part fédérale du financement est assurée.

Un projet qui répond à un besoin, non seulement Genevois mais régional, un projet qui constitue une pièce maîtresse du fameux projet d’Agglomération Franco-Valdo-Genevoise et du PAV (Praille-Acacias-Vernets), un projet structurant qui contribuera à désengorger le centre-ville en diminuant le trafic automobile.

De l’autre côté un tracé alternatif, jugé contraire au droit fédéral par le Tribunal Administratif Fédéral, n’ayant fait l’objet d’aucune étude sérieuse, d’aucune mise à l’enquête publique, un non-projet en quelque sorte.

Que le débat aie donc lieu, que les genevois décident sur la manière de résoudre les épineux problèmes de la mobilité ne me dérange pas, au contraire je m’en réjouis, l’essentiel est de clairement poser les alternatives sur la table.

Je pense pour ma part, qu’outre les avantages indéniables qu’il apporte à la mobilité régionale, le CEVA fait partie de ces projets, comme en son temps l’autoroute de contournement, qui portent en eux une vision pour l’avenir (voir la vidéo de mon intervention au Grand conseil sur le sujet). Par ailleurs, en cette période de crise, on ne peut pas négliger le rôle anticyclique qu’un tel projet va jouer pour l’économie locale.

Le CEVA dans un sens ou dans l’autre, il faut que ce soit AVEC!

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