traversée de la rade
Petite traversée de la rade, et si on parlait du financement ?
1’200 millions à trouver et dépenser en 6 ans !
1.2 milliards! Je ne sais pas si ce chiffre vous parle et si vous le comprenez réellement, moi j’avoue que j’ai de la peine.
Pour mieux saisir ce que représente un milliard essayons quelques comparaisons :
- 1 milliard de secondes représentent 31.7 ans
- 1.06 milliard de minutes se sont écoulées depuis la naissance de Jésus Christ
- Il y a 1 milliard d’heures, les hommes de Néanderthal chassaient le mammouth
- Si on tondait tous les habitants de Plan-les-Ouates, on récolterait à peu près 1,2 milliard de cheveux
Alors c’est vrai, les initiants et le TCS coupent les cheveux en quatre en divisant ce montant par deux : ils parlent de 660 millions.
Soit. Mais ça fait toujours beaucoup de cheveux !
Pour la petite traversée de la rade, la Confédération a dit qu’elle ne mettrait pas un centime : c’est un projet de portée uniquement locale.
Il reste donc 3 sources de financement :
- L’augmentation d’impôts pure et simple
(illusoire dans le canton ou l’on paie les impôts les plus élevés de Suisse) - Mettre en veille d’autres projets pour financer la petite traversée de la rade ou réduire des prestations dans d’autres domaines
(bonne chance avec ça : on voit comment les Genevois réagissent dès que l’on touche au moindre de leurs « acquis ») - Un partenariat public-privé (PPP)
Mais le PPP pose plusieurs problèmes.
Même en admettant que l’on trouve des partenaires intéressés à ce type de financement et que les genevois acceptent de payer entre Fr. 4.- et 8.- pour franchir un ouvrage de 600m situé en centre-ville et que la confédération donne son feu vert au principe d’un péage en agglomération, il reste un problème de taille :
L’implantation des gares de péage !
Afin de ne pas ralentir le trafic, les français mettent sur leurs autoroutes entre 2 et 3 guichets de péage par voie soit une largeur de 4 à 6 voies à chaque extrémité pour un tunnel de 2×2 voies !
Evidemment, une telle emprise sur l’espace public est inimaginable. Néanmoins on n’échappera pas à une largeur d’au moins 2 voies : une pour les abonnés avec un système genre télépéage et l’autre pour les gens qui doivent payer en cash.
Comme les initiants vantent l’emprise minimale des trémies d’accès sur les voies de circulation existantes, ils comptent les faire où leurs gares de péage ?
A chaque entrée du rond-point souterrain prévu sous le parc des Eaux-Vives ?
L’extraordinaire dessin d’Herrmann dans la Tdg du 3.09.2014, que je me suis permis de reproduire ci-dessus, n’illustre malheureusement même pas ce qui nous attend :
Les entrées de la traversée de la rade risquent plus de ressembler à l’entrée du parking sous-lacustre : un tunnel d’une voie avec une barrière au bout !
Autant pour la fluidité du trafic !
Pourquoi Genève a besoin d’une Grande Traversée du Lac
Pour alléger la circulation en centre-ville, Genève doit boucler son contournement autoroutier
Les opposants au projet, ainsi que les défenseurs d’une traversée urbaine, estiment qu’un tel contournement ne servira que le trafic international et n’aura aucune utilité réelle pour les Genevois.
Dans l’infographie ci-dessous, on comprend pourquoi cette conception est erronée
(n’hésitez pas à cliquer sur l’image pour l’agrandir):
Comme dans toutes les agglomérations dotées d’un périphérique, les automobilistes se trouvant plus proche de l’autoroute que du centre, auront tendance à sortir de Genève, faire le tour, et ré-entrer au plus proche de leur destination finale.
Cette inversion des flux de déplacement, représentée ci-dessus par les flèches rouges, permettra, selon les ingénieurs de la circulation, une diminution de 26% du trafic sur les principales artères du centre-ville.
La petite traversée de la rade, sur laquelle porte le vote du 28 septembre, ne décharge que le pont du Mont-Blanc et les quais mais crée de nouveaux bouchons à tous ses points d’accroche.
(pour une comparaison détaillée des deux projets, cliquez ici)
Votez NON à l’initiative « Pour une traversée de la rade »
Signez l’initiative « OUI à la Grande Traversée du Lac ».
Traversée de la Rade – revue de presse
Le beurre, l’argent du beurre et la crémière?
Entre une traversée de la Rade qui arrive sur la Plage des Eaux-Vives, l’initiative « Sauvons nos Parcs » et la suppression d’une voie sur le quai Gustave Ador prévue par la DGT, où est la vison d’ensemble?
C’est vrai, la traversée de la rade dépend d’une décision popuaire, la plage a été votée par le Grand Conseil, l’initiative « Sauvons nos Parcs » est municipale et le réaménagement du quai Gustave-Ador est une décision de la DGT.
N’empêche que tous ces projets contradictoires se concentrent sur un même axe et sont pour le moins difficiles à concilier!
Le MCG serait-il la nouvelle annexe de l’UDC?
Un parti comptant 20 députés au parlement genevois à la botte d’un groupe d’à peine 11 députés?
Un parti qui se dit « ni de gauche, ni de droite » inféodé à l’extrême droite?
On pourrait le croire en regard du surprenant retournement de dernière minute sur le soutien au contreprojet à l’IN 152, orchestré par Eric Stauffer à l’insu même des membres de son propre groupe qui n’en ont été avertis que jeudi en arrivant au Grand Conseil.
Surprenant quand on sait que, depuis plusieurs années, le maître absolu du MCG était pourtant un fervent partisan de la grande traversée du lac, l’une des solutions qui auraient pu ressortir de l’étude de ce contreprojet.
Surprenant également en regard des engagements pris envers, notamment, le conseiller d’état Luc Barthassat par le gourou du MCG.
Surprenant enfin, alors que le caucus du MCG avait décidé de ce même soutien le mardi précédant le vote.
Mais alors, pourquoi cette pirouette? De l’aveu même du Lider Maximo: « parce que le MCG a des intérêts stratégiques supérieurs avec l’UDC et que la décision a été prise au plus haut niveau entre les instances dirigeantes des deux partis », entendez à Berne…
C’est vrai que dans la capitale, le rapport de force est inversé avec l’UDC qui représente le plus grand parti du parlement fédéral alors que l’unique député MCG, au demeurant président de son parti, siège seul sur un strapontin, totalement à l’écart, caché derrière le Conseil Fédéral.
Serai-ce donc pour défendre l’intégration de leur conseiller national au groupe UDC, pour lui permettre d’exister un tout petit peu, que le MCG s’est plié aux ukazes de l’extrême droite populiste?
Alors, le MCG, qui avait été créé sous le sigle MBG (Mouvement Blochérien Genevois) avant de se rabattre sur son appellation actuelle suite au refus du tribun zurichois de se voir associé à eux, se préparerait-il à une « adhésion par la bande » à l’UDC?
Ce qui est sûr, c’est qu’entre Céline et Eric, celle qui porte la culotte n’est pas celui que l’on croit…
Pour économiser, parfois, il faut voir grand!
(Texte paru en page 2 de la TdG de ce jour dans la rubrique Face à Face)
L’initiative pour une traversée de la rade (IN 152) est chiffrée, selon les plus récentes estimations à 1.17 milliards.
La grande traversée, elle, coûtera 3.5 milliards, selon les estimations conjointes de l’Etat de Genève et de l’Office fédéral des routes. Ce chiffrage a également été confirmé dans la récente étude menée par les milieux économiques, la chambre de commerce et les institutions financières. Cette étude concluait à la faisabilité d’un partenariat public-privé (PPP) pour une réalisation de la grande traversée du lac avant 2030. Elle confirmait également le vif intérêt des milieux financiers et des investisseurs institutionnels pour un tel partenariat.
Donc les 3.5 milliards sont parfaitement finançables par une combinaison de PPP et de financement fédéral partiel voire total mais différé dans le temps. Le cas échéant, une raisonnable participation cantonale reste envisageable si l’on fixe un horizon de réalisation plus pragmatique que 2020.
De l’autre côté il y le petite traversée de la rade selon l’initiative UDC, c’est à dire 1.17 milliards à trouver et dépenser avant 2020! Pour le financement, il y a…nous! Toute manne fédérale est à exclure pour un projet strictement cantonal. Un partenariat public privé? Rien n’est moins sûr : l’envergure du projet n’est tout simplement pas de nature à intéresser les investisseurs de la même manière que la grande traversée.
Donc c’est au contribuable genevois d’assumer l’entier de cet investissement pharaonique! Et ce, dans un canton où la dette par habitant est plus élevée que celle de la ville de Detroit qui a fait faillite!
Heureusement le mécanisme de frein à l’endettement voté en 2006 empêchera toute velléité de surendettement inconsidéré.
Malheureusement pour l’IN 152, la seule source de financement restante est donc une hausse d’impôts ou une économie de prestations sociales de l’Etat de 1.17 milliards jusqu’en 2020. Bonne chance avec cela!
Quant aux bénéfices fonctionnels des deux projets, la comparaison est évidente :
Le tunnel sous la rade de l’UDC décharge le U lacustre entre l’avenue de France et le Port Noir. Hormis cela, il n’a que peu d’influence sur d’autres axes, il ne décharge que marginalement l’autoroute de contournement et crée des bouchons à toutes ses issues, qui sont situées sur des axes déjà largement saturés, comme l’avenue de France et la route de Malagnou.
La traversée du lac, en revanche, boucle le contournement de Genève, décharge l’autoroute existante de manière significative, ainsi que le U lacustre. En dotant Genève d’un vrai périphérique elle permet par ailleurs de décharger globalement les routes incluses dans son périmètre car les automobilistes disposeront d’une autre option que de traverser le centre.
Pour économiser, parfois, il faut voir grand!
Pour une vision d’ensemble de la problématique, n’hésitez pas à lire l’excellente analyse d’Olivier Francey dans le journal « Le Temps » (cliquez sur l’article pour l’agrandir)
Cantique pour la grande traversée
Sondage IN 152 – les résultats
Un sondage Tribune de Genève, ca vaut ce que ca vaut et l’échantillon des sondés ne reflète que la partie de la population qui a accès à internet. Cependant, lorsque plus de la moitié de 2104 personne plébiscitent un projet, pour moi ca veut dire quelque chose.
Revue de presse du 09 janvier 2014: Traversée de la rade et contreprojet
Dans la Tribune de Genève
Dans le Courrier
Initiative 152 de l’UDC, et si on traversait … le LAC ?
Oui, oui, j’ai bien dit le Lac, pas la Rade!
L’initiative 152 de l’UDC, actuellement en traitement par la Grand-Conseil, demande la réalisation d’une « Traversée de la Rade » entre l’avenue de France et le Port-Noir. En l’état, au vu des rapports de force aussi bien au Grand Conseil que dans la population, elle a de fortes chances de passer…
Le hic, c’est que cette traversée de la Rade, basée sur une préétude de 2004 qui, elle-même, s’appuie sur des chiffres et projections réalisées en l’an 2000, est complètement dépassée! Les projections de trafic pour l’an 2020 de l’époque ont par exemple été atteintes en 2012 déjà.
C’est la raison pour laquelle, dès 2007, tous les efforts se sont concentrés sur une « Traversée du Lac » autoroutière, avec raccordement aux réseaux Suisses et Français.
L’animation ci-contre met bien en évidence les effets comparés sur le trafic des deux projets à l’horizon 2030.
On peut notamment constater que la traversée de la Rade déchargera uniquement le « U » lacustre et que la plupart des routes en amont de celle-ci seront encore plus saturées qu’avant. En outre, la diminution de trafic sur l’autoroute de contournement n’est que marginale.
La traversée du Lac en revanche, en créant un véritable bouclage du contournement autoroutier, permettra de décharger de nombreuses routes situées à l’intérieur de son périmètre et permettra même de diminuer considérablement le trafic sur l’actuel contournement.
Pour un comparatif des deux projets et un agrandissement de l’animation ci-dessus cliquez sur l’image
Le problème avec la traversée du Lac c’est que, vu qu’il s’agit d’une route nationale, le financement est fédéral et qu’actuellement, le dossier est embourbé à Berne.
Alors, cette initiative de l’UDC, un coup d’épée dans l’eau? Ce qui est sûr, c’est que son coût, projeté à plus de 1.17 milliards, grèvera lourdement le budget de l’Etat de Genève pour des effets concentrés uniquement sur l’hypercentre.
La solution? Le Grand Conseil a la possibilité de proposer un contreprojet.
Alors pourquoi ne pas réaliser nous même cette Traversée du Lac que Berne refuse de nous payer?
Tant qu’à dépenser des sommes pharaoniques, pourquoi ne pas le faire pour un projet qui représenterait réellement une plus value durable pour Genève? Et ce d’autant plus que, pour financer la Traversée du Lac, un partenariat public-privé est parfaitement envisageable selon une étude récente réalisée par les milieux économiques.