Le blog de Daniel Zaugg

initiative

Et si nous touchions aux limites de la démocratie directe ?

Le peuple a toujours raison, dit-on en Suisse.

Comment ne pas être d’accord avec le fait que, si une majorité décide quelque chose, cette chose sera forcément favorable au plus grand nombre ?

Pour ma part je souscris totalement à cette idée, avec un petit bémol toutefois :

Ce n’est vrai que si le peuple est bien informé sur toutes les conséquences de ses décisions.
Ce n’est vrai que s’il décide en connaissance de cause.

Or, quelle est la réalité ? Dans la société actuelle, les citoyens sont submergés d’informations de toute sorte, de sollicitations publicitaires pour des élections et des votes sur une pléthore de sujets plus complexes les uns que les autres.

Ils délèguent donc aux politiciens la tâche d’approfondir ces questions, d’analyser les conséquences positives ou néfastes de telle ou telle idée.

Ensuite ils attendent de leurs élus que le résultat de ces travaux leur soit présenté d’une manière simple, digeste et surtout, compréhensible par des gens qui n’ont pas l’intention de passer des heures à potasser des sujets arides.

Pourtant, certaines décisions qui sont soumises aux citoyens ont des implications complexes car elles s’inscrivent dans un monde toujours plus interconnecté, toujours plus interdépendant. Comment, alors, trancher sans consacrer une énergie considérable à s’informer ?

Comment se faire une idée sur la justesse de telle ou telle proposition si on n’en maîtrise pas tous les tenants et aboutissants ?

La tentation est forte de ne se baser que sur quelques slogans, sur quelques idées fortes et facilement compréhensibles en négligeant les conséquences plus subtiles.

Cette tentation, beaucoup de politiciens l’ont bien comprise, surtout dans les formations dites « populistes ».

  • Touche pas à mon logement !
  • Sauvons nos parcs !
  • Non aux cowboys du câble !
  • Stop aux hausses des tarifs des transports publics Genevois !
  • Non à l’immigration massive !

Autant de slogans réducteurs qui ont emporté un vote populaire alors que les objets qui se cachent derrière ces formules lapidaires ont souvent des implications néfastes que les initiants se gardent bien de développer.

Je connais par exemple une dame qui a voté pour Luc Barthassat aux dernières élections parce qu’elle a entendu dire qu’il aimait les chats ! Je ne remets nullement en cause la qualité de Luc Barthassat en tant qu’élu, mais vous conviendrez que l’argument est un peu court pour élire l’une des personnes qui présidera aux destinées de notre Canton pour les 5 prochaines années !

Cette dame est-elle donc stupide ? Pas du tout ! Il s’agit en fait d’une personne intelligente et capable que je respecte énormément mais qui s’intéresse très peu à la politique. Elle est tout à fait représentative d’une grande partie de la population Suisse.

Cette communication à l’emporte-pièce, réductrice et sur-simplificatrice, les politiques en portent évidemment une large part de responsabilité. D’un autre côté, c’est également notre système qui veut ça.

Peut-on réellement reprocher à un politicien de prendre des raccourcis, de dire aux gens ce qu’ils veulent entendre, quand il sait parfaitement qu’il n’aura que quelques lignes dans un journal ou quelques minutes dans les médias pour convaincre ?

Cependant le résultat est là, sur la récente initiative UDC, qui prétérite durablement notre prospérité, le clivage est clair :
Tous les cantons les plus développés économiquement, tous les cantons contributeurs à la péréquation intercantonale (le système de redistribution des richesses entre les cantons « riches » et les cantons « pauvres ») ont voté non.

A l’inverse, les cantons bénéficiaire de cette péréquation ont dit oui. Se sont-ils rendu compte qu’en ce faisant ils détruisaient l’une des sources de la prospérité Suisse ? Qu’en quelque sorte, ils mordaient la main qui les nourrit ? Je ne pense pas.

Alors oui. Les politiques sont responsables de cette dérive. Mais les politiques sont mis en place par le peuple.

Et le peuple a toujours raison…

 

Initiative « Contre l’immigration de masse »

Les routes saturées ? Ne cherchez plus, c’est à cause de l’immigration.
La pénurie de logements ? C’est la faute à l’étranger.

Pour lutter contre ces différents fléaux, la réponse est tout trouvée: YAKA fermer les frontières !

La solution est simple, pourquoi n’y avons-nous pas pensé plus tôt ?

Et d’abord, qu’est-ce qui attire les étrangers dans notre beau pays ? Pour quelle raison viennent-ils chez nous si ce n’est à cause de l’insolente santé de notre économie dans une Europe en plein marasme ?

Notre économie va bien. Et si elle va bien, c’est parce qu’elle peut recourir à la main-d’œuvre qui lui manque. Si elle va bien, c’est parce notre balance commerciale est excédentaire, parce que nous exportons des biens et des services de qualité, appréciés dans le monde entier.

Alors c’est vrai, barricader notre pays aura un impact immédiat :

Allez hop! On remet ça!

L’économie peinera à trouver la main-d’œuvre qui fait défaut en Suisse. Elle pourra donc difficilement honorer ses commandes. Dans le même temps, sans les accords bilatéraux qui seront dénoncés avec ce vote, elle se coupera de marchés essentiels.

La suite est simple :

Commandes plus rares ==> Récession
==> Baisse d’attractivité économique

En s’attaquant à la cause du mal, notre prospérité, l’UDC aura réussi son pari : l’immigration aura reculé.

Les partisans de la décroissance devraient voter cette initiative!

Mais n’y a-t-il pas une autre solution qu’une récession pour régler le problème des bouchons et des appartements rares ? D’autant que j’ai comme un doute : Genève est en situation de pénurie  de logement depuis des décennies, bien avant l’entrée en vigueur des accords bilatéraux !
Et si le problème était ailleurs ?

Et si Genève manquait de logements, parce qu’elle ne construit pas assez ?
Et si les routes étaient saturées, faute de nouveaux projets d’infrastructures ?

Ça tombe bien, pour apporter des réponses à ces problèmes, les Genevois se prononceront également le 9 février sur un indice de densité minimum du sol, permettant de construire plus et mieux, et sur un projet de financement des infrastructures et d’aménagement.

Autant de projets auxquels l’UDC s’oppose. Cherchez l’erreur.

Les automobiles doivent-elles avoir la priorité sur les bus ?

Les verts ont lancé hier une initiative constitutionnelle 
« Pour des transports publics plus rapides »

Cette initiative compte ajouter à l’article 190 de la constitution la phrase « L’Etat aménage le réseau et règle la circulation routière pour donner la priorité aux transports publics ».

L’argument que l’on entend le plus souvent en faveur de cette mesure est :

« Tu n’espères quand même pas, seul dans ta voiture, avoir la priorité sur tout un bus ? »

C’est vrai que, présenté sous cette forme, l’argument est imparable, et pourtant…Bus-priorite-voiture

En transports, tout est question de flux, donc de débits. Alors examinons les chiffres :

  • Il est communément admis chez les professionnels des transports qu’une voie de circulation fluide et sans entraves débite environ 1’800 véhicules par heure.
    La moyenne genevoise d’occupants par véhicule est de 1.17 à l’heure de pointe, soit un débit de 2’106 personnes par heure.
  • Si l’on prend maintenant une voie de bus en admettant un scénario très favorable pour les transports publics (bus articulé d’une capacité de 175 personnes, fréquence de 5 minutes, taux d’occupation de 100% !!!) on obtient un débit 2’100 personnes par heure

Force est donc de constater que du point de vue du débit, les deux moyens de transports sont au mieux équivalents.
Au mieux, parce que sur de nombreuses lignes excentrées, les couloirs bus occupent quand même une voie alors que les bus sont plus petits, avec des fréquences moindres et des taux d’occupation variant entre 30% et 60% !

C’est seulement sur certains tronçons en centre-ville, partagés par plusieurs lignes de bus, que des cadences plus élevées sont atteintes, justifiant dans ces cas l’argument du débit supérieur. C’est également le cas des lignes de trams qui, avec des cadences à 3 minutes et des capacités en passagers bien supérieures aux bus, justifient pleinement leur mise en site propre.

Les transports publics ont bien entendu d’autres avantages, notamment en termes de bruit, de pollution et d’emprise sur l’espace public. Le choix de Genève de les développer et de les soutenir est donc avant tout un choix politique.

Loin de moi l’idée de m’opposer à ce choix. Le PLR a d’ailleurs régulièrement soutenu les TPG avec pour résultat une augmentation de l’offre de 37% sur les 4 dernières années.

Mais que l’on arrête de me bassiner avec l’argument du débit, il est tout simplement faux !

Quant à inscrire dans la constitution une priorité absolue pour les transports publics sur l’ensemble du canton, je m’y opposerai avec la dernière énergie parce que c’est complètement inutile : dans la plupart des endroits critiques, les TPG disposent déjà d’un système d’annonce automatique qui permet de faire passer les feux au vert pour leur donner la priorité

En outre, les autorités actuellement en charge de la mobilité ne semblent avoir qu’une seule réponse au problème d’engorgement chronique de Genève : multiplier les obstacles à la circulation pour dégoûter les automobilistes de prendre leur véhicule.

Aux mains de ces adeptes de la décroissance et de la piétonisation à outrance sans souci des conséquences économiques, un tel instrument serait l’arme absolue anti-bagnoles.

Au PLR nous défendons une mobilité qui prend en compte les besoins de tous les modes de transport, notamment la mobilité professionnelle, garante de notre prospérité économique.

 

IN 146, vers une invalidation de la votation?

feu-rouge-suisseAujourd’hui le peuple a accepté l’initiative 146 de l’AVIVO « Stop aux hausses des tarifs des Transports Publics Genevois », donnant par là un énorme coup de frein au développement des TPG.

Je persiste à penser que ce vote résulte d’une méconnaissance et d’une mauvaise compréhension des conséquences de cette décision mais ainsi va la démocratie: la volonté populaire doit être respectée!

…oui, mais…l’a-t-elle vraiment été?

C’est Jean Spielmann, président de l’AVIVO, qui lors du récent débat organisé par la Tribune de Genève m’a mis la puce à l’oreille lorsqu’il a déclaré, avec une parfaite mauvaise foi :

« …on nous a accusés d’augmenter les tarifs pour les jeunes de 18 à 25 ans: or, cette modification n’apparaît pas dans la brochure de votation éditée par le Conseil d’Etat. »

Quelle n’a été ma surprise de constater qu’il disait vrai!

Sauf que voilà: si cette mention ne figure pas dans la brochure de votation c’est parce que le texte soumis au peuple n’est pas celui déposé par les initiants, comme chacun pourra le constater en lisant celui-ci. (cliquez ici pour le texte complet de l’IN 146).

Cette incroyable cacade m’a amené à poser au Conseil d’Etat la question écrite urgente suivante:

Vote sur l’IN146 « Stop aux hausses des tarifs des Transports Publics Genevois ! »,
le peuple a-t-il été trompé
?

En date du 3 mars 2013, le souverain a accepté l’initiative 146 lancée par l’AVIVO.

Il s’avère que le texte soumis au peuple, et qui figure dans la brochure « votation cantonale » remis aux électeurs avec  leur matériel de vote, diffère du texte déposé par les initiants sur un point essentiel : la limitation d’âge portant sur les abonnements juniors.

En effet, le texte qui figure sur le formulaire de signatures déposé par les initiants comportait la mention (6  à 18 ans) en regard des tarifs proposés pour l’ensemble des catégories juniors. Or dans le texte soumis au vote du peuple, cette mention a disparu !

Nous nous retrouvons aujourd’hui dans la situation où le peuple a accepté un texte de loi différent de celui déposé par les initiants et également différent de celui sur lequel  le Grand Conseil a effectué l’ensemble de son travail préparatoire.

Pour compléter cet imbroglio, la publication de la loi dans la Feuille d’Avis Officielle était également erronée et ne comportait pas, elle non plus, cette restriction d’âge ! On peut en conclure que le souverain n’a, à aucun moment, pu prendre véritablement connaissance de la modification législative voulue par les initiants !

Cette situation nous amène à un choix impossible :

    1. Soit le Conseil d’Etat promulgue la loi telle qu’elle a été votée par le peuple (sans restrictions d’âge), bafouant ainsi la volonté des initiants
    2. Soit le Conseil d’Etat promulgue la loi originale (avec restrictions d’âge) en ne respectant pas le texte soumis au peuple.

Il est par conséquent demandé au Conseil d’Etat :

Au regard des graves irrégularités exposées ci-dessus, ne faut-il pas invalider purement et simplement la votation populaire du 3 mars 2013 sur l’IN 146 ?

 

ASIN : n’enterrons pas la démocratie!

Les isolationnistes de l’ASIN, sous prétexte d’empêcher une « adhésion par la bande » à l’UE, nous proposent une initiative dévastatrice pour l’économie et nos institutions

Permettez-moi de soumettre à votre sagacité une devinette; quels sont les points communs entre :

  • les ressources phytogénétiques pour l´alimentation et l´agriculture ?
  • la réduction de l´acidification, de l´eutrophisation et de l´ozone troposphérique ?
  • la répression d´actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime ?

Vous ne voyez pas ? Il en a pourtant au moins deux :

  1. Je n´ai pas la moindre connaissance sur ces sujets. Et vous ?
  2. Les trois font l´objet de traités internationaux qui auraient pu être soumis au peuple suisse si l´initiative de l´ASIN sur les accords internationaux était déjà en vigueur !

C´est là que réside tout le danger de cette initiative qui demande que soient soumis au peuple les quelques 500 accords internationaux que la Suisse signe chaque année.

  • L'initiative de l'ASIN affaiblit la SuisseQue vont faire les citoyens qui n´ont pas envie de lire le mètre cube de documentation que nous allons tous recevoir pour expliquer les tenants et aboutissants de tous ces traités?
    Voter en fonction d´une affiche, d´un mot, d´un slogan ?
    Ou s´abstenir massivement sur des sujets, qui, faut-il le rappeler, sont dans la plupart des cas largement non-contestés ?
  • Que vont faire les négociateurs suisses qui ne pourront signer le moindre traité sans que celui-ci ne soit au préalable ratifié par la double majorité du peuple et des cantons ? Quel crédit auront-ils face à nos partenaires internationaux ?
  • Que feront les entreprises suisses exportatrices lorsque l´entrée en vigueur d´accords de libre échange, garants de l´accès sans entraves aux marchés étrangers, sera retardée ?
  • Notre économie, qui gagne un franc sur deux à l´étranger et qui est aujourd´hui déjà mise sous pression à cause du franc fort devra-t-elle adopter des mesures d´austérité et réduire l´emploi ?

Avec son initiative sur les traités internationaux, l´ASIN veut s´ériger en rempart contre une adhésion par la bande à l´Union européenne. Nous sommes dans la fiction – ou l´ignorance – la plus totale. La Constitution fédérale est en effet très claire sur ce point : toute adhésion à une organisation supranationale requiert le référendum obligatoire. Une adhésion à l´Union européenne entraînerait donc automatiquement une consultation du peuple et des cantons. Nul besoin de l´ASIN pour que le peuple s´exprime.

Sur Facebook il y a des boutons « j’aime / j’aime pas » qui permettent à chacun d’exprimer son opinion sur tout et n’importe quoi.
Toutefois nos décisions démocratiques méritent un peu plus de réflexion que la participation à un réseau social.
Il serait dommage que nos concitoyens se mettent à voter avec la même indifférence, sans réellement chercher à en comprendre les enjeux, sur des traités internationaux qui sont parfois vitaux pour des pans entiers de l’économie de notre pays.

Respectons nos institutions plusieurs fois centenaires et refusons cette démocratie « Facebook » que veulent nous proposer les isolationnistes!

Fr. 2500.- de revenu garanti à vie ! Encore un truc de la loterie romande ?

Pas du tout ! Il s´agit d´une initiative.
Une initiative qui comporte même une touche libérale, et un peu MCG aussi…

Imaginez…chaque résident touche 2’500.- par mois, qu´il travaille ou non.

  • Le salaire de chacun est diminué d’autant, donc pour ceux qui travaillent, l´opération est nulle.
  • Les entreprises deviennent plus compétitives : leurs impôts augmentent pour financer la mesure mais pas de 2’500.- par travailleur, puisqu´il y a moins de nécessiteux que de gens qui parviennent à gagner leur vie. Elles économisent donc des frais.
  • Le chômage, l´AVS, l´hospice général n´ont plus lieu d´être, la bureaucratie sociale disparaît puisque les besoins minimaux sont assurés pour chacun.
  • Notre pays devient moins attractif pour les frontaliers car on diminue également leur salaire de Fr. 2’500.- : on ne va tout de même pas les payer mieux que nos résidents !

Résumons: Amélioration de la compétitivité des entreprises, simplification des procédures d´aide sociale, diminution de la bureaucratie, anti-frontaliers.

Ces arguments devraient séduire la droite, depuis son centre jusqu´aux extrêmes !

Et pourtant…
Et pourtant je n´y crois pas.

D´abord il y a mon coté cynique : le système ne fonctionne que si chacun continue comme avant, si les gens qui travaillent continuent à travailler.
Et là j´ai un petit doute : les suisses sont un peuple responsable et raisonnable, mais qu´on ne vienne pas me dire que certaines personnes ne seront pas tentées par l´oisiveté : quid de l´épouse qui travaille à mi-temps pour arrondir ses fins de mois ? Si elle gagne aux alentours de Fr. 2’500.-, continuera-t-elle à travailler pour une misère ? Et celle qui gagne moins ? Ira-t-elle travailler gratuitement ?

En outre j´ai un problème éthique : Le travail est le fondement de notre société, à la base chacun est responsable de subvenir à ses besoins.

Est-il réellement désirable de créer une classe d´assistés, de gens qui estiment que leur subsistance aux dépens d´autrui est un DROIT ?

Je pourrais encore parler des jeunes qui entrent dans la vie active, des nombreux fonctionnaires de l’aide sociale qui se retrouveront sans emploi…

Non, en fait cette initiative n´est pas libérale, elle n´est même pas vraiment de gauche et la seule question qui me vient réellement à l´esprit est celle-ci :

 Les auteurs sont ils stupides ou simplement d´une sidérante naïveté ?

6 semaines de vacances pour tous !

Ca fait rêver c’est sûr, mais la potion risque d’être amère pour certains.

Examinons un peu les conséquences d’une telle décision :

Concrètement, pour les entreprises, il s’agit d’une augmentation d’un demi-salaire mensuel par employé. Il s’agit également d’un nouveau poste de travail à créer pour chaque tranche de 24 employés.

Bon pour résorber le chômage, diront certains ! Le hic, c’est que toutes ces charges supplémentaires, les entreprises devront les payer juste pour préserver la productivité qu’elles avaient avant.

Peut-être que certains grand groupes à forte valeur ajoutée peuvent se le permettre, mais que feront les PME qui composent le 90% du tissu économique suisse ? Que feront les PME qui luttent au quotidien contre les effets du franc fort, contre les charges déjà importantes qui leur sont imposées et contre le spectre de la récession économique qui menace l’Europe tout entière ?

Certaines fermeront, purement et simplement, incapables qu’elles seront d’assumer ces charges supplémentaires et le casse-tête des vacances d’été.

D’autres demanderont à leurs employés de faire plus avec moins pour compenser la perte de productivité : Vos deux  semaines de vacances gagnées risquent fort de se payer par des mois de galère pour faire le boulot des collègues pendant qu’EUX seront en vacances.

Enfin, les entreprises qui survivront augmenteront leur prix en même temps qu’elles gèleront les salaires pour essayer de compenser la perte engendrée par cette initiative.

On risque donc de se retrouver avec une inflation en même temps qu’une baisse du pouvoir d’achat des particuliers, le tout agrémenté d’une augmentation du chômage.

Les 6 semaines de vacances, on les passera à la maison, parce qu’on a de toute façon plus les moyens de partir.
Verra-t-on se développer une économie parallèle de petits boulots au noir accomplis par des gens en vacances pour arrondir leur fins de mois ?

Salaire minimal: la fin des working poor?

Si on en croit la gauche, l’introduction du salaire minimal serait la panacée pour combattre le dumping salarial, le phénomène des travailleurs pauvres, voire même le chômage.

Alors ? Le salaire minimal : avancée sociale ou fausse bonne idée ?

Observons tout d’abord d’où nous partons. Genève offre un niveau de salaire élevé (le salaire médian est de plus de 6’800.-,) le taux de chômage, de 5,6%, est en diminution par rapport à 2010 et le canton a relativement bien résisté à la dernière crise, en continuant à créer de l’emploi. En dépit d’un ralentissement ce trimestre, la masse salariale est en augmentation par rapport à 2010. Genève ne connaît pas de salaire minimum mais enregistre plus de 130 conventions collectives, dans des domaines aussi variés que le commerce, le bâtiment, le nettoyage, les parcs et jardins ou encore l’horlogerie. Ces conventions proposent bien souvent des salaires supérieurs à ceux qui sont définis dans le reste du pays.

Observons maintenant la situation de notre voisin français, qui connaît depuis des décennies le système du salaire minimum, à travers le SMIC. D’un montant brut de 1’365 euros (soit environ 1’700 francs), le SMIC concerne aujourd’hui 1 personne sur 6 (contre 1 français sur 10 il y a quelques années). Le salaire médian y est à peine plus élevé, puisqu’il était de 1’770 euros en 2009. Le taux de chômage avoisine quant à lui les 10%.

Alors, le modèle français vous tente toujours ? Etes-vous vraiment prêt à jeter le bébé avec l’eau du bain, pour un système qui nivelle les salaires par le bas et qui, au fil des ans, devient la norme en matière de salaire ?

Pour ma part, je refuserai très clairement le piège du salaire minimum et dirai NON le 27 novembre prochain.

Abonnez-vous à ce site
Pour recevoir un email lors de chaque nouvel article cliquez ici
Archives