Le blog de Daniel Zaugg

traversée du lac

Initiative 152 de l’UDC, et si on traversait … le LAC ?

Oui, oui, j’ai bien dit le Lac, pas la Rade!

L’initiative 152 de l’UDC, actuellement en traitement par la Grand-Conseil, demande la réalisation d’une « Traversée de la Rade » entre l’avenue de France et le Port-Noir. En l’état, au vu des rapports de force aussi bien au Grand Conseil que dans la population, elle a de fortes chances de passer…

Le hic, c’est que cette traversée de la Rade, basée sur une préétude de 2004 qui, elle-même, s’appuie sur des chiffres et projections réalisées en l’an 2000, est complètement dépassée! Les projections de trafic pour l’an 2020 de l’époque ont par exemple été atteintes en 2012 déjà.

C’est la raison pour laquelle, dès 2007, tous les efforts se sont concentrés sur une « Traversée du Lac » autoroutière, avec raccordement aux réseaux Suisses et Français.

Pour plus de détails cliquez sur l’image

L’animation ci-contre met bien en évidence les effets comparés sur le trafic des deux projets à l’horizon 2030.

On peut notamment constater que la traversée de la Rade déchargera uniquement le « U » lacustre et que la plupart des routes en amont de celle-ci seront encore plus saturées qu’avant. En outre, la diminution de trafic sur l’autoroute de contournement n’est que marginale.

La traversée du Lac en revanche, en créant un véritable bouclage du contournement autoroutier, permettra de décharger de nombreuses routes situées à l’intérieur de son périmètre et permettra même de diminuer considérablement le trafic sur l’actuel contournement.

Pour un comparatif des deux projets et un agrandissement de l’animation ci-dessus cliquez sur l’image

Le problème avec la traversée du Lac c’est que, vu qu’il s’agit d’une route nationale, le financement est fédéral et qu’actuellement, le dossier est embourbé à Berne.

Alors, cette initiative de l’UDC, un coup d’épée dans l’eau? Ce qui est sûr, c’est que son coût, projeté à plus de 1.17 milliards, grèvera lourdement le budget de l’Etat de Genève pour des effets concentrés uniquement sur l’hypercentre.

La solution? Le Grand Conseil a la possibilité de proposer un contreprojet.

Alors pourquoi ne pas réaliser nous même cette Traversée du Lac que Berne refuse de nous payer?

Tant qu’à dépenser des sommes pharaoniques, pourquoi ne pas le faire pour un projet qui représenterait réellement une plus value durable  pour Genève? Et ce d’autant plus que, pour financer la Traversée du Lac, un partenariat public-privé est parfaitement envisageable selon une étude récente réalisée par les milieux économiques.

Le PPP, sauveur de Mobilités 2030 ? Pas du tout !

En démontrant la faisabilité d’unTraversée du Lac

partenariat public-privé (PPP)

pour financer la Traversée du

Lac les milieux patronaux volent

au secours du plan Mobilités 2030.

 

Non ! répond Michèle Künzler.

Trois heures à peine après la conférence de presse organisée par les milieux économiques, la Conseillère d’Etat en charge de la mobilité genevoise nous répond :

  1. La priorité c’est l’élargissement du contournement autoroutier
  2. Nous envoyons un mauvais message à Berne qui risque de remettre en question le financement fédéral de cette traversée
  3. C’est trop cher

Si on reprend ses arguments un par un, ils ne tiennent pas la route, c’est le cas de le dire :

  1. L’élargissement de l’autoroute de contournement est indispensable et c’est un projet fédéral de priorité 1, il se fera donc de toute manière
  2. Pour ce qui est du message envoyé à Berne, Genève en a, elle, reçu un très clair en provenance de la capitale : le Conseil des Etats et le Conseil National ont tous deux refusé de considérer que la Traversée du lac est un projet prioritaire.
    Traduction : « Voui, voui, on la fera, quelque part entre 2050 et 2080… »
  3. C’est sûr que de ne pas faire de traversée du tout couterait moins cher en termes d’investissements. Pour ce qui est du coût de l’immobilité pour l’économie genevoise, je ne pense pas que la verte conseillère l’ait pris en compte dans ses calculs…

Mais le cœur du problème n’est pas là : en réagissant si rapidement, la Conseillère d’Etat démontre qu’elle ne nous livre que son opinion personnelle et non celle du Conseil d’Etat. Impossible en effet de prendre connaissance de tous les tenants et aboutissant de l’étude et de consulter ses collègues en trois heures!

Cette réaction soulève également de nombreuses questions sur l’agenda caché des Verts. En effet, aussi bien le Plan Directeur Cantonal que la stratégie « Mobilités 2030 » du Conseil d’Etat intègrent la réalisation d’une Traversé du Lac à l’horizon 2030 comme une clé de voûte de la future mobilité genevoise.

La proposition des milieux économiques, financiers et patronaux devrait donc apparaître comme une bouée de sauvetage pour ces planifications, remises en cause par le «NEIN» sec et sonnant de la Berne fédérale.

La seule manière d’expliquer la réaction irréfléchie de la Conseillère d’Etat, c’est de considérer qu’en fait la situation actuelle l’arrange…

En effet, la stratégie Mobilités 2030 peut être décomposée en deux volets :

  1. Un catalogue de mesures préconisant notamment d’importantes réductions de trafic au centre-ville
  2. Une Traversée du Lac

Le premier volet, cher au cœur des Verts, se concentre avant tout sur la qualité de vie des habitants du Canton et sur la préservation de l’environnement.
Ce volet est nécessaire mais DOIT être accompagné d’une alternative pour les activités économiques sous peine d’asphyxier Genève. La santé économique du Canton est un élément aussi important de notre qualité de vie qu’un environnement agréable.

Sans traversée du Lac, Mobilités 2030 n’est plus qu’un programme de décroissance pour Genève!

Je conjure donc nos autorités de se montrer plus constructives que Mme Künzler, et d’examiner attentivement la proposition des milieux économiques.

 

Fermeture d´une voie de circulation sur le pont du Mont-Blanc : un projet inadmissible !

La Direction générale de la mobilité envisage tout à fait sérieusement de fermer une voie de circulation sur le pont du Mont-Blanc pour la réserver aux taxis et aux bus et ce dès le mois d´octobre.

En effet  selon les experts de l´administration, cet ouvrage recèle encore des réserves de capacité… on croit rêver !

Il doit s´agir des mêmes « experts » qui s´étonnaient, au creux de l´été, que la fermeture de deux voies à la rue des Deux-Ponts aie provoqué des ralentissements jusqu´au P+R de l´Etoile…

Les tenants du « tout aux transports public » ont de leur côté affuté leur discours :

« A partir du moment où la création d´une voie de bus sur le pont du Mont-Blanc permet le passage de plus de personnes, nous considérons que cette solution est nécessaire ».

L´argumentation est percutante car techniquement exacte:

  • Si l´on fait passer plus de bus sur le pont (donc que les TPG achètent des véhicules supplémentaires)…
  • Si ces bus sont utilisés…
  • …alors effectivement on aura fait passer plus de monde

Là où le raisonnement pèche, c´est que ce n´est pas parce qu´on met à disposition une capacité que celle-ci correspond à la demande des usagers. Si l´on pousse ce raisonnement à l´extrême, la meilleure solution pour résoudre le problème de la mobilité trans-lacustre serait de réserver l´intégralité du pont à l´usage exclusif des piétons : en effet c´est ainsi qu´il « permettrait le passage d´un maximum de personnes » un piéton prenant bien moins de place qu´une voiture ou qu´un bus.

Allons ! Soyons réalistes ! Il suffit aux heures de pointe, de voir les bouchons remonter jusqu´à Grange-Canal sur la rive gauche et jusqu´à l´OMC sur la rive droite pour comprendre que si l´on diminue encore la capacité de cette artère vitale, c´est l´infarctus assuré !

Non !  Le plan, machiavélique, de la Direction générale de la mobilité, un département actuellement aux mains des verts, est clair : il s´agit de dégoûter les automobilistes d´utiliser leur voiture et de les pousser au report modal sur les transports publics.

En ce faisant elle trahit sa mission, en effet, les Genevois ont voté un article constitutionnel (160A et 160B) leur garantissant le libre choix individuel du mode de transport. Ce principe constitutionnel définit également la tâche de l´état : son rôle n´est pas de choisir pour les usagers mais de répondre à leur demande.

Pour défendre le droit des Genevois de choisir leur mode de déplacement, pour défendre le transport professionnel, pour que les bouchons ne s´étendent pas du Vengeron à Moillesullaz il faut à tout prix empêcher toute diminution de la capacité du pont du Mont-Blanc, la dernière artère permettant de changer de rive avant le pont Butin.

La seule vraie solution pour désengorger l´hyper-centre reste la réalisation rapide d´une traversée du lac pour boucler le contournement de Genève. Selon les projections de l´étude présentée mardi passé aux députés, celle-ci drainerait jusqu´à 30´000 véhicules par jour qui aujourd´hui n´ont d´autre solutions que de passer par le centre.

A ce moment là, et à ce moment là seulement, quand le pont du Mont-Blanc ne sera utilisé que pour le trafic local, il sera possible d´envisager d´en réduire la capacité…

Abonnez-vous à ce site
Pour recevoir un email lors de chaque nouvel article cliquez ici
Archives