Mobilité: Et si on cherchait une solution ensemble?
Ce 2 décembre est à marquer d’une pierre blanche!
Dans son blog, René Longet, a fait un pas de géant en direction d’un consensus
Parlant de la Traversée du Lac, l’ancien président du parti socialiste dit que « compléter l’autoroute de contournement de cette façon paraît, du moins sur la carte, relativement cohérent. »
La formulation est précautionneuse, le phrasé méfiant, mais le fait est là: un peu plus loin dans son texte, M. Longet appelle la droite et la gauche à travailler ensemble pour élaborer une solution commune.
Ce ne serait que du blabla politique si nous n’avions pas, très prochainement, une occasion unique de mettre l’idée en pratique.
En effet, ce jeudi, sauf coup de théâtre, le Grand Conseil se prononcera en faveur de l’étude d’un contreprojet à l’IN 154 « Pour des transports publics plus rapides ».
Cette initiative propose, pour résoudre les problèmes tout à fait réels des TPG, d’accorder une priorité absolue à ceux-ci sur l’ensemble du canton.
Comme beaucoup de récentes propositions roses-vertes, elle pêche cependant sur un point fondamental: la solution proposée ne tient absolument pas compte des autres modes de transports, notamment la mobilité individuelle motorisée, qu’elle risque de péjorer gravement. Celle-ci représente pourtant, et encore pour longtemps, le mode de déplacement majoritaire de la population du Grand Genève !
Je concède volontiers que certaines propositions de droite ne sont guère plus nuancées.
Avec le contreprojet, nous disposerons d’un an pour élaborer une proposition qui tiendra compte, je l’espère, de l’ensemble des modes de déplacement.
Les services de Luc Barthassat, qui planchent depuis quelques temps sur un projet de loi qui poursuivrait cet objectif, ont proposé par la voix de leur conseiller d’Etat, que celui-ci serve de base aux travaux des députés.
Bien que le projet ne soit aujourd’hui qu’au stade d’ébauche, il contient des orientations intéressantes, jugez-en vous-mêmes:
- Définition de trois zones, hypercentre, centre et périphérie au traitement différencié
- Dans l’hypercentre, la priorité serait clairement donnée aux transports publics et à la mobilité douce, mais l’accessibilité sera préservée, notamment pour les transports professionnels (livraisons)
- Définition d’une « petite ceinture » permettant de contourner aisément l’hypercentre
- Définition de pénétrantes dédiées, par mode, si possible en sens unique
- Maintien d’un fort axe dédié au transport individuel sur le « U » lacustre (malheureux mais indispensable tant que l’on ne dispose pas d’un contournement autoroutier)
Ce ne sera pas facile, il y aura des couleuvres à avaler de part et d’autre, des modifications à apporter à cette ébauche, mais l’idée de base est d’élaborer un projet qui s’occupe de tous les modes de déplacement, un projet de mobilité globale.
Je terminerai ce billet par une citation de René Koechlin, ancien président du Grand Conseil:
« Lorsque la gauche et la droite marchent main dans la main, aucun obstacle ne leur résiste »
Pour lire le blog de René Longet cliquez ici :
http://longet.blog.tdg.ch/archive/2014/11/30/grande-traversee-du-lac-vers-un-grand-compromis-des-transpor-262351.html
Grève des TPG, la gauche croit-elle en ses propres discours?
Pourquoi la Gauche soutient-elle la grève ?
Une grève préventive qui proteste contre des licenciements qui n’auront pas lieu ?
Une grève qui risque d’être reconduite pour rien ?
Pourtant, les initiants d’Ensemble à Gauche nous l’ont répété au cours de deux campagnes de votations :
« La baisse de tarifs entrainera une hausse de la fréquentation qui compensera largement le manque à gagner »
Alors, c’est vrai : s’il y a un manque à gagner dû à la baisse des tarifs, le contrat de prestation des TPG prévoit de d’optimiser certaines prestations, de réduire la fréquence sur des lignes sous-utilisées, voire d’en supprimer certaines.
Ces mesures, conséquences indirectes et douloureuses de la volonté populaire, entraîneront, peut-être, des licenciements d’ici fin 2015, c’est vrai aussi.
Mais enfin ! Selon les propres arguments des initiants, s’il n’y a pas de manque à gagner et qu’en plus, la fréquentation grimpe en flèche, on ne va licencier personne !
Il faudra au contraire engager du monde pour répondre à la demande !
A moins, évidemment, que la gauche n’ait jamais cru à ses propres promesses, à ses propres arguments de vente…
Et quelle est selon eux la solution ? Augmenter la subvention des TPG.
En d’autres termes, reprendre dans la poche du client-contribuable le cadeau qu’on vient de lui offrir !
Les Verts, tous des fundi ?
Vous savez ce que l’on dit des musulmans : dans leur immense majorité, ce sont des gens comme vous et moi, pas des terroristes. Eh bien j’espère que l’on puisse dire la même chose des Verts : tous ne sont pas des intégristes !
Je peux comprendre que l’on n’aime pas les voitures, que l’on veuille réduire leurs nuisances, que l’on soit soucieux d’écologie et que l’on veuille préserver notre environnement pour les générations futures.
Mais quand j’entends ce soir sur Léman Bleu la présidente des Verts genevois agir comme si les voitures allaient disparaître et déterminer sa politique de la mobilité en fonction de cet axiome, je me dis que ce n’est pas possible :
Tous les Verts ne peuvent pas faire preuve d’un tel aveuglement !
Qu’on le veuille ou non, la voiture reste le principal mode de déplacement dès que l’on sort des concentrations urbaines où la couverture en transports publics est, nécessairement, moins bonne.
Qu’on le veuille ou non, Genève constitue un pôle d’attraction qui dépasse largement nos frontières. Il n’y donc rien d’étonnant à ce qu’elle attire énormément de voitures.
Pour autant, le rêve des Verts n’est pas irréalisable : on peut construire un centre-ville où les principaux modes de déplacement seraient doux ou/et publics.
Mais on ne peut pas tout simplement le décréter !
On ne peut pas tout simplement agir comme si les voitures n’existaient pas ou espérer les chasser en leur rendant la circulation impossible. Il faut prendre en considération le problème et lui trouver une solution.
Les villes qui ont réussi cette transformation l’ont toutes fait : il est plus facile pour le trafic de transit de les contourner que d’y pénétrer.
Alors je lance un appel :
- Aux Verts qui ne croient pas que les problèmes disparaissent simplement parce qu’ils le veulent assez fort.
- Aux Verts qui ne sont pas prêts à jeter aux orties les propositions du Conseil d’Etat sans les examiner d’abord en profondeur
- Aux Verts qui comprennent que selon toutes les prévisions de mobilité, le trafic individuel va augmenter que l’on trouve cela désirable ou non
- Aux Verts qui sont d’accord que pour cheminer vers un idéal, il faut partir de la réalité existante, pas de ce que l’on espère qu’elle soit
A ces Verts là je dis :
« Examinez la proposition de Traversée du Lac du Conseil d’Etat, soyez critiques, proposez des modifications ou des améliorations, mais pour l’amour de Genève, ne la rejetez pas sans la lire car en proposant une réduction de 30% du trafic au centre-ville, elle représente probablement LA SOLUTION qui vous permettra de vous approcher de votre idéal urbain »
NON à l’abolition des forfaits fiscaux!
Le 30 novembre nous voterons sur une initiative qui veut supprimer l’imposition d’après la dépense
Les conséquences pour notre économie en seront tout sauf positives.
La courte vidéo ci après l’explique très bien.
Petite traversée de la rade, et si on parlait du financement ?
1’200 millions à trouver et dépenser en 6 ans !
1.2 milliards! Je ne sais pas si ce chiffre vous parle et si vous le comprenez réellement, moi j’avoue que j’ai de la peine.
Pour mieux saisir ce que représente un milliard essayons quelques comparaisons :
- 1 milliard de secondes représentent 31.7 ans
- 1.06 milliard de minutes se sont écoulées depuis la naissance de Jésus Christ
- Il y a 1 milliard d’heures, les hommes de Néanderthal chassaient le mammouth
- Si on tondait tous les habitants de Plan-les-Ouates, on récolterait à peu près 1,2 milliard de cheveux
Alors c’est vrai, les initiants et le TCS coupent les cheveux en quatre en divisant ce montant par deux : ils parlent de 660 millions.
Soit. Mais ça fait toujours beaucoup de cheveux !
Pour la petite traversée de la rade, la Confédération a dit qu’elle ne mettrait pas un centime : c’est un projet de portée uniquement locale.
Il reste donc 3 sources de financement :
- L’augmentation d’impôts pure et simple
(illusoire dans le canton ou l’on paie les impôts les plus élevés de Suisse) - Mettre en veille d’autres projets pour financer la petite traversée de la rade ou réduire des prestations dans d’autres domaines
(bonne chance avec ça : on voit comment les Genevois réagissent dès que l’on touche au moindre de leurs « acquis ») - Un partenariat public-privé (PPP)
Mais le PPP pose plusieurs problèmes.
Même en admettant que l’on trouve des partenaires intéressés à ce type de financement et que les genevois acceptent de payer entre Fr. 4.- et 8.- pour franchir un ouvrage de 600m situé en centre-ville et que la confédération donne son feu vert au principe d’un péage en agglomération, il reste un problème de taille :
L’implantation des gares de péage !
Afin de ne pas ralentir le trafic, les français mettent sur leurs autoroutes entre 2 et 3 guichets de péage par voie soit une largeur de 4 à 6 voies à chaque extrémité pour un tunnel de 2×2 voies !
Evidemment, une telle emprise sur l’espace public est inimaginable. Néanmoins on n’échappera pas à une largeur d’au moins 2 voies : une pour les abonnés avec un système genre télépéage et l’autre pour les gens qui doivent payer en cash.
Comme les initiants vantent l’emprise minimale des trémies d’accès sur les voies de circulation existantes, ils comptent les faire où leurs gares de péage ?
A chaque entrée du rond-point souterrain prévu sous le parc des Eaux-Vives ?
L’extraordinaire dessin d’Herrmann dans la Tdg du 3.09.2014, que je me suis permis de reproduire ci-dessus, n’illustre malheureusement même pas ce qui nous attend :
Les entrées de la traversée de la rade risquent plus de ressembler à l’entrée du parking sous-lacustre : un tunnel d’une voie avec une barrière au bout !
Autant pour la fluidité du trafic !
Traversées: Revue de presse du 08.09.2014
L’excellent article dans la Tribune de Genève (reproduit ci-dessous) permet à lui seul de se faire une opinion
Comment peut-on, particulièrement après avoir lu la rubrique « Avis extérieurs et avisés », encore croire que la traversée de la rade résoudra les problèmes de circulation?
La démonstration du TCS ne tient tout simplement pas la route: ce qu’ils défendent ne passera pas en votation le 28 septembre!
La modélisation du TCS part du principe que, grâce aux mesures d’accompagnement, la nouvelle traversée ne provoquera « aucune hausse de trafic ».
Si elle ne sert pas à augmenter la capacité entre les deux rives, à quoi sert donc leur traversée de la Rade?
La traversée de la rade, un projet trompeur et dangereux
L’UDC, le MCG et le TCS le clament sur tout les tons:
On ne circule plus à Genève!
Et ils ont raison.
Malheureusement ce n’est pas parce que l’on a identifié un problème que l’on détient forcément la solution
(Pour accéder directement à la brochure explicative, cliquez ici)
Leur projet, la petite traversée de la rade, est voué à l’échec. Peut-être pas dans les urnes le 28 septembre, mais dans les faits:
- Toutes les études, sauf celle financée par le TCS, démontrent que cette traversée ne fera que déplacer les problèmes de circulation de quelques centaines de mètres.
- Elle attirera en centre ville du trafic qui auparavant passait par l’autoroute de contournement
- Elle est infinançable sauf par une augmentation d’impôts ou en repoussant aux calendes grecques des projets importants pour la mobilité Genevoise comme:
- La route des Nations (Modification de la jonction autoroutière du Grand-Saconnex
- Les liaisons routières Genève-Sud et le complément de la jonction autoroutière de Lancy-Sud
- La réorganisation du réseau routier dans le secteur du PAV
- Les prolongements de trams vers Bernex, St.-Julien et vers Grand-Saconnex – Aéroport
A ces questions pourtant légitimes, les initiants ne répondent que par des arguments émotionnels qui empêchent tout vrai débat:
- « Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras »
- On n’a pas construit de nouveau franchissement lacustre depuis plusieurs décennies!
- Marre des bouchons!
- On a claqué des milliards pour le CEVA et les trams, il n’y a pas de raisons qu’on ne le fasse pas pour le réseau routier
- Ceux qui sont contre la traversée sont contre la voiture (vrai pour la gauche mais certainement pas pour le PLR et le PDC!)
Tous ces arguments, qui ne répondent à aucune question mais éveillent nos rancœurs et frustrations, ne font malheureusement pas avancer le débat.
Pour ceux qui veulent en avoir le cœur net, la petite brochure ci-dessous résume en quelques infographies claires, les différents contre-arguments.
Pour visualisez cette brochure , librement téléchargeable et redistribuable, cliquez sur l’image ci après:
Traverser, oui, mais pas comme ça!
Pourquoi Genève a besoin d’une Grande Traversée du Lac
Pour alléger la circulation en centre-ville, Genève doit boucler son contournement autoroutier
Les opposants au projet, ainsi que les défenseurs d’une traversée urbaine, estiment qu’un tel contournement ne servira que le trafic international et n’aura aucune utilité réelle pour les Genevois.
Dans l’infographie ci-dessous, on comprend pourquoi cette conception est erronée
(n’hésitez pas à cliquer sur l’image pour l’agrandir):
Comme dans toutes les agglomérations dotées d’un périphérique, les automobilistes se trouvant plus proche de l’autoroute que du centre, auront tendance à sortir de Genève, faire le tour, et ré-entrer au plus proche de leur destination finale.
Cette inversion des flux de déplacement, représentée ci-dessus par les flèches rouges, permettra, selon les ingénieurs de la circulation, une diminution de 26% du trafic sur les principales artères du centre-ville.
La petite traversée de la rade, sur laquelle porte le vote du 28 septembre, ne décharge que le pont du Mont-Blanc et les quais mais crée de nouveaux bouchons à tous ses points d’accroche.
(pour une comparaison détaillée des deux projets, cliquez ici)
Votez NON à l’initiative « Pour une traversée de la rade »
Signez l’initiative « OUI à la Grande Traversée du Lac ».
Tarifs TPG, un sabotage de l’Etat ?
C’est ce qu’affirment les initiants et les milieux qui leurs sont proches
Leur principal argument ? La baisse des tarifs devrait provoquer une hausse de la fréquentation des transports publics qui compenserait le manque à gagner.
Dans Le Courrier du jour on peut d’ailleurs lire :
« …avec une publicité conséquente et en biffant les augmentations pour les jeunes malheureusement prévues dans l’initiative, le manque à gagner serait probablement limité »
Ces initiants, politiciens et journalistes devraient tous retourner à l’école !
Cet argument relève en effet soit d’une ignorance crasse de la réalité économique, soit de la pure malhonnêteté intellectuelle. Si d’aventure la baisse de tarifs provoquait réellement une hausse de fréquentation, le manque à gagner augmenterait en proportion !
Comment cela ? C’est archi-simple. Aujourd’hui le billet TPG est subventionné à plus de 50% par le contribuable. Si l’on écoute les initiants, cette subvention devrait même être augmentée pour compenser le manque à gagner en préservant les prestations.
Les mathématiques en jeu sont du niveau de l’école primaire:
Si je vends un billet à 3 Fr. et que ce billet coute en réalité 7 Fr. je perds 4 Fr.
Si je vends 2 billets au lieu d’un, combien est-ce que je perds ?
Dans notre démocratie, le peuple à toujours raison. C’est un des fondements de nos libertés. Cependant la liberté n’a jamais affranchi personne des conséquences de ses actes.
La sagesse populaire regorge pourtant d’expressions toutes faites :
« L’argent ne pousse pas sur les arbres »
« There is no such thing as a free meal »
« Ce qui ne coûte pas cher ne vaut pas grand-chose »
Etc…
Aujourd’hui il serait temps pour nos concitoyens de se rendre compte que ce qu’ils demandent peut avoir un coût et que, en fin de compte, ce sont toujours eux qui passent à la caisse !
Une dernière réflexion pour bien continuer la journée :
Si l’Etat peine à trouver 17 millions pour combler le manque à gagner des TPG, où diable va-t-on aller chercher les 1’200 millions que coûtera la traversée de la Rade de l’UDC ?
A bon entendeur…