Le blog de Daniel Zaugg

Mes Campagnes

Grève des TPG, la gauche croit-elle en ses propres discours?

Pourquoi la Gauche soutient-elle la grève ?

Une grève préventive qui proteste contre des licenciements qui n’auront pas lieu ?
Une grève qui risque d’être reconduite pour rien ?

Pourtant, les initiants d’Ensemble à Gauche nous l’ont répété au cours de deux campagnes de votations :

« La baisse de tarifs entrainera une hausse de la fréquentation qui compensera largement le manque à gagner »

Alors, c’est vrai : s’il y a un manque à gagner dû à la baisse des tarifs, le contrat de prestation des TPG prévoit de d’optimiser certaines prestations, de réduire la fréquence sur des lignes sous-utilisées, voire d’en supprimer certaines.

Ces mesures, conséquences indirectes et douloureuses de la volonté populaire, entraîneront, peut-être, des licenciements d’ici fin 2015, c’est vrai aussi.

Mais enfin ! Selon les propres arguments des initiants, s’il n’y a pas de manque à gagner et qu’en plus, la fréquentation grimpe en flèche, on ne va licencier personne !

Il faudra au contraire engager du monde pour répondre à la demande !

A moins, évidemment, que la gauche n’ait jamais cru à ses propres promesses, à ses propres arguments de vente…

Et quelle est selon eux la solution ? Augmenter la subvention des TPG.

En d’autres termes, reprendre dans la poche du client-contribuable le cadeau qu’on vient de lui offrir !

Les Verts, tous des fundi ?

Vous savez ce que l’on dit des musulmans : dans leur immense majorité, ce sont des gens comme vous et moi, pas des terroristes. Eh bien j’espère que l’on puisse dire la même chose des Verts : tous ne sont pas des intégristes !

Je peux comprendre que l’on n’aime pas les voitures, que l’on veuille réduire leurs nuisances, que l’on soit soucieux d’écologie et que l’on veuille préserver notre environnement pour les générations futures.

antibagnoleMais quand j’entends ce soir sur Léman Bleu la présidente des Verts genevois agir comme si les voitures allaient disparaître et déterminer sa politique de la mobilité en fonction de cet axiome, je me dis que ce n’est pas possible :

Tous les Verts ne peuvent pas faire preuve d’un tel aveuglement !

Qu’on le veuille ou non, la voiture reste le principal mode de déplacement dès que l’on sort des concentrations urbaines où la couverture en transports publics est, nécessairement, moins bonne.
Qu’on le veuille ou non, Genève constitue un pôle d’attraction qui dépasse largement nos frontières. Il n’y donc rien d’étonnant à ce qu’elle attire énormément de voitures.

Pour autant, le rêve des Verts n’est pas irréalisable : on peut construire un centre-ville où les principaux modes de déplacement seraient doux ou/et publics.

Mais on ne peut pas tout simplement le décréter !

On ne peut pas tout simplement agir comme si les voitures n’existaient pas ou espérer les chasser en leur rendant la circulation impossible. Il faut prendre en considération le problème et lui trouver une solution.
Les villes qui ont réussi cette transformation l’ont toutes fait : il est plus facile pour le trafic de transit de les contourner que d’y pénétrer.

Alors je lance un appel :

  • Aux Verts qui ne croient pas que les problèmes disparaissent simplement parce qu’ils le veulent assez fort.
  • Aux Verts qui ne sont pas prêts à jeter aux orties les propositions du Conseil d’Etat sans les examiner d’abord en profondeur
  • Aux Verts qui comprennent que selon toutes les prévisions de mobilité, le trafic individuel va augmenter que l’on trouve cela désirable ou non
  • Aux Verts qui sont d’accord que pour cheminer vers un idéal, il faut partir de la réalité existante, pas de ce que l’on espère qu’elle soit

A ces Verts là je dis :

« Examinez la proposition de Traversée du Lac du Conseil d’Etat, soyez critiques, proposez des modifications ou des améliorations, mais pour l’amour de Genève, ne la rejetez pas sans la lire car en proposant une réduction de 30% du trafic au centre-ville, elle représente probablement LA SOLUTION qui vous permettra de vous approcher de votre idéal urbain »

TLAC - RSTLAC - PA

 

Petite traversée de la rade, et si on parlait du financement ?

1’200 millions à trouver et dépenser en 6 ans !

1.2 milliards! Je ne sais pas si ce chiffre vous parle et si vous le comprenez réellement, moi j’avoue que j’ai de la peine.

Pour mieux saisir ce que représente un milliard essayons quelques comparaisons :

  • 1 milliard de secondes représentent 31.7 ans
  • 1.06 milliard de minutes se sont écoulées depuis la naissance de Jésus Christ
  • Il y a 1 milliard d’heures, les hommes de Néanderthal chassaient le mammouth
  • Si on tondait tous les habitants de Plan-les-Ouates, on récolterait à peu près 1,2 milliard de cheveux

Alors c’est vrai, les initiants et le TCS coupent les cheveux en quatre en divisant ce montant par deux : ils parlent de 660 millions.

Soit. Mais ça fait toujours beaucoup de cheveux !

Pour la petite traversée de la rade, la Confédération a dit qu’elle ne mettrait pas un centime : c’est un projet de portée uniquement locale.

Il reste donc 3 sources de financement :

  • L’augmentation d’impôts pure et simple
    (illusoire dans le canton ou l’on paie les impôts les plus élevés de Suisse)
  • Mettre en veille d’autres projets pour financer la petite traversée de la rade ou réduire des prestations dans d’autres domaines
    (bonne chance avec ça : on voit comment les Genevois réagissent dès que l’on touche au moindre de leurs « acquis »)
  • Un partenariat public-privé (PPP)

Mais le PPP pose plusieurs problèmes.

Même en admettant que l’on trouve des partenaires intéressés à ce type de financement et que les genevois acceptent de payer entre Fr. 4.- et 8.- pour franchir un ouvrage de 600m situé en centre-ville et que la confédération donne son feu vert au principe d’un péage en agglomération, il reste un problème de taille :

L’implantation des gares de péage !

Herrmann, TdG, 03.09.2014

Herrmann, TdG, 03.09.2014

Afin de ne pas ralentir le trafic, les français mettent sur leurs autoroutes entre 2 et 3 guichets de péage par voie soit une largeur de 4 à 6 voies à chaque extrémité pour un tunnel de 2×2 voies !

Evidemment, une telle emprise sur l’espace public est inimaginable. Néanmoins on n’échappera pas à une largeur d’au moins 2 voies : une pour les abonnés avec un système genre télépéage et l’autre pour les gens qui doivent payer en cash.

Comme les initiants vantent l’emprise minimale des trémies d’accès sur les voies de circulation existantes, ils comptent les faire où leurs gares de péage ?

A chaque entrée du rond-point souterrain prévu sous le parc des Eaux-Vives ?

L’extraordinaire dessin d’Herrmann dans la Tdg du 3.09.2014, que je me suis permis de reproduire ci-dessus, n’illustre malheureusement même pas ce qui nous attend :

Les entrées de la traversée de la rade risquent plus de ressembler à l’entrée du parking sous-lacustre : un tunnel d’une voie avec une barrière au bout !

Autant pour la fluidité du trafic !

 

Traversées: Revue de presse du 08.09.2014

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L’excellent article dans la Tribune de Genève (reproduit ci-dessous) permet à lui seul de se faire une opinion

Comment peut-on, particulièrement après avoir lu la rubrique « Avis extérieurs et avisés », encore croire que la traversée de la rade résoudra les problèmes de circulation?

La démonstration du TCS ne tient tout simplement pas la route: ce qu’ils défendent ne passera pas en votation le 28 septembre!

La modélisation du TCS part du principe que, grâce aux mesures d’accompagnement, la nouvelle traversée ne provoquera « aucune hausse de trafic ».

Si elle ne sert pas à augmenter la capacité entre les deux rives, à quoi sert donc leur traversée de la Rade?

 

Art-Tdg-8.9.14

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Pourquoi Genève a besoin d’une Grande Traversée du Lac

Pour alléger la circulation en centre-ville, Genève doit boucler son contournement autoroutier

Les opposants au projet, ainsi que les défenseurs d’une traversée urbaine, estiment qu’un tel contournement ne servira que le trafic international et n’aura aucune utilité réelle pour les Genevois.

Dans l’infographie ci-dessous, on comprend pourquoi cette conception est erronée
(n’hésitez pas à cliquer sur l’image pour l’agrandir):

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Comme dans toutes les agglomérations dotées d’un périphérique, les automobilistes se trouvant plus proche de l’autoroute que du centre, auront tendance à sortir de Genève, faire le tour, et ré-entrer au plus proche de leur destination finale.

Cette inversion des flux de déplacement, représentée ci-dessus par les flèches rouges, permettra, selon les ingénieurs de la circulation, une diminution de 26% du trafic sur les principales artères du centre-ville.

La petite traversée de la rade, sur laquelle porte le vote du 28 septembre, ne décharge que le pont du Mont-Blanc et les quais mais crée de nouveaux bouchons à tous ses points d’accroche.
(pour une comparaison détaillée des deux projets, cliquez ici)

Votez NON à l’initiative « Pour une traversée de la rade »

Signez l’initiative « OUI à la Grande Traversée du Lac ».

 

 

Tarifs TPG, un sabotage de l’Etat ?

C’est ce qu’affirment les initiants et les milieux qui leurs sont proches

Leur principal argument ? La baisse des tarifs devrait provoquer une hausse de la fréquentation des transports publics qui compenserait le manque à gagner.

Dans Le Courrier du jour on peut d’ailleurs lire :  

« …avec une publicité conséquente et en biffant les augmentations pour les jeunes malheureusement prévues dans l’initiative, le manque à gagner serait probablement limité »

Ces initiants, politiciens et journalistes devraient tous retourner à l’école !

Cet argument relève en effet soit d’une ignorance crasse de la réalité économique, soit de la pure malhonnêteté intellectuelle. Si d’aventure la baisse de tarifs provoquait réellement une hausse de fréquentation, le manque à gagner augmenterait en proportion !

Comment cela ? C’est archi-simple. Aujourd’hui le billet TPG est subventionné à plus de 50% par le contribuable. Si l’on écoute les initiants, cette subvention devrait même être augmentée pour compenser le manque à gagner en préservant les prestations.

Les mathématiques en jeu sont du niveau de l’école primaire:

Si je vends un billet à 3 Fr. et que ce billet coute en réalité 7 Fr. je perds 4 Fr.
Si je vends 2 billets au lieu d’un, combien est-ce que je perds ?

Dans notre démocratie, le peuple à toujours raison. C’est un des fondements de nos libertés. Cependant la liberté n’a jamais affranchi personne des conséquences de ses actes.

moneytreeLa sagesse populaire regorge pourtant d’expressions toutes faites :

« L’argent ne pousse pas sur les arbres »

« There is no such thing as a free meal »

« Ce qui ne coûte pas cher ne vaut pas grand-chose »

Etc…

Aujourd’hui il serait temps pour nos concitoyens de se rendre compte que ce qu’ils demandent peut avoir un coût et que, en fin de compte, ce sont toujours eux qui passent à la caisse !

Une dernière réflexion pour bien continuer la journée :

Si l’Etat peine à trouver 17 millions pour combler le manque à gagner des TPG, où diable va-t-on aller chercher les 1’200 millions que coûtera la traversée de la Rade de l’UDC ?

A bon entendeur…

Un coup de plume pour corriger une initiative ?

Et la démocratie, et le respect de la volonté du peuple ?

Selon l’AVIVO il suffira d’un coup de plume au Grand-Conseil pour corriger les aberrations que son initiative introduira dans les tarifs TPG (voir l’article du jour dans le Courrier).

En effet, prévenante, Michèle Künzler avait déposé en son temps le PL 11138 qui corrige les erreurs comme la « carte journalière à 10 Fr, valable 1 heure » dont est truffée l’initiative 146 sur les tarifs TPG. Le Grand Conseil a effectivement la compétence de modifier les lois, et, théoriquement, rien ne l’empêcherait de changer une initiative qui vient d’être votée par le peuple.

manipulation_5Mais voulons-nous nous lancer dans cet exercice ?
Dans le cas particulier il s’agit de corriger des erreurs reconnues par les initiants. Mais c’est un peu facile non ?

« Je rédige une initiative n’importe comment, on vote puis on revote et ensuite je laisse à d’autres le soin de corriger les absurdités que j’y ai introduites… »

Et bien entendu, on peut corriger les erreurs manifestes, mais la plus grande imbécillité, l’inscription des tarifs dans la loi sur les TPG qui menace UNIRESO et le CEVA, celle-là il ne faudra pas y toucher…

Pour ma part, la volonté du peuple est faite pour être respectée et je refuse de changer, après coup, des lois en faveur desquelles les votants se sont prononcés en connaissance de cause.

Vous êtes d’accord sur le fond avec l’initiative mais vous trouvez qu’elle est mal foutue ? Alors refusez-la !

Engueulez les initiants qui ont fait perdre leur temps et leur argent aux citoyens genevois, expliquez-leur que lorsqu’on mobilise tout un canton à deux reprises pour aller aux urnes, la moindre serait de relire son texte et de s’assurer qu’il contient bien ce que l’on veut.

Mais surtout, surtout n’imaginez pas que le texte sur lequel vous allez voter sera corrigé par la suite !

L’immense majorité des députés du Grand Conseil est opposé à cette initiative. Pourquoi serait-ce à eux de corriger les erreurs d’un texte qu’ils ne soutiennent pas ? Et s’ils le faisaient, pourquoi n’effectueraient-ils que les corrections voulues par les initiants ? Qu’est-ce qui les empêcherait d’aller plus loin, de supprimer par exemple l’inscription des tarifs dans la loi, puisque c’est ça, le point qui dérange?
Si on en arrive là, j’ai bien l’intention de proposer cette modification !

Evidemment les initiants hurleront au déni de la volonté populaire, ils diront que leur initiative est vidée de sa substance mais pour moi la situation est claire :

Soit on ne touche pas à ce qui a été voté par le peuple, soit on le modifie. Mais si on se met à modifier une loi, on ne peut pas restreindre la liberté du parlement en lui disant ce qu’il peut changer et ce qu’il ne peut pas

N’instituons pas un précédent désastreux, une telle évolution serait suicidaire pour la démocratie!

darwin-awards-2008

CEVA ou CEVA plus ?

Les PME locales exclues de facto des appels d’offre pour le second œuvre !

Le CEVA, « chantier du siècle », échappera-t-il totalement aux entreprises locales ?

Pour ce qui est du gros-œuvre, les dés sont jetés, l’adjudication s’est faite à de grands groupes français.

Pour les appels d’offres du second œuvre (cloisons, peinture, étanchéité, charpente métallique, façades, électricité, peinture, etc…) les CFF ont procédé à des regroupements de lots pour le moins discutables :

  • Les cloisons en plots de ciment se retrouvent avec les peintures, murs et plafonds, les traitements de surface et l’étanchéité. On demande également la preuve au soumissionnaire qu’il est à même de produire et poser annuellement 20’000 tonnes d’asphalte (!)
  • La charpente métallique quant à elle, est regroupée avec la façade, la signalétique et les éléments vitrés
  • Les lots de plusieurs gares sont regroupés

Les PME locales sont généralement spécialisées dans un ou deux métiers. En procédant à de tels regroupement, les CFF s’assurent que seuls de très grands groupes ou des consortiums internationaux peuvent répondre à leurs mises en soumission. Ils excluent de facto les entreprises locales qui ne disposent tout simplement pas des capacités de production et de la diversité de compétences requises pour répondre à de tels appels d’offres.

Cette façon de procéder n’est pas une nécessité, elle n’est même pas habituelle pour ce genre de chantiers.

Par ailleurs, l’expérience démontre que plus les lots sont importants, plus les entreprises qui les décrochent sont enclines à en sous-traiter une partie, singulièrement quand ces entreprises ne sont pas actives dans l’intégralité des métiers concernés. Sous cet angle, le risque pris ici est donc considérable.

Il n’est pas acceptable que, pour un chantier largement cofinancé par Genève et ses contribuables, les retombées économiques échappent complètement à notre canton.

C’est pourquoi les députés proches de la FMB (Fédération des Métiers du Bâtiment) et de la MBG (Métallurgie du Bâtiment Genève) ont déposé ce jour une résolution pour traitement en urgence (voir ici le texte de la résolution) demandant au Conseil d’Etat d’intervenir auprès des CFF pour :

« Exiger une interruption immédiate de ces procédures et la remise en soumission sur la base de lots compatibles avec les capacités de production des PME locales, régionales et nationales, notamment par une séparation des lots par gare et par métier selon les pratiques usuelles »

Nous demandons que Genève assume la pleine responsabilité de sa co-maîtrise d’ouvrage !

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