À visage découvert

Le blog de Daniel Zaugg

Hier Genève était au bord du précipice…

Aujourd’hui, elle a fait un grand pas en avant!

C’est en tout cas ce que disent déjà les mauvaises langues suite à l’élection du Conseil d’Etat ce dimanche.
CE-2013

  • Pierre Maudet
  • François Longchamp
  • Serge Dal Busco
  • Luc Barthassat
  • Antonio Hodgers
  • Anne Emery-Torracinta
  • Mauro Poggia


D’autres analyseront pourquoi celui-ci plutôt que celui-là, discuteront de qui est le gagnant et de qui est le perdant de cette élection ou s’inquiéteront du manque d’expérience de la plupart d’entre eux.

Moi, ce Conseil d’Etat me plaît !

Bien sûr, les « nouveaux » vont devoir confronter leur vision abstraite de la fonction de Conseiller d’Etat à la réalité complexe du terrain. Cela ne se fera pas sans quelques couacs par-ci et par là.

Mais aujourd’hui Genève va être gouvernée par un Conseil d’Etat qui inclut des représentants de toutes les forces en présence.

Parallèlement, le Grand Conseil, avec ses 3 blocs de force sensiblement égale, est devenu une entité fluide qui changera au gré d’alliances de circonstance. Il sera de ce fait moins prône aux blocages que précédemment.

La combinaison de ces deux facteurs trouble beaucoup d’élus, car elle signifie la fin des rapports de forces prévisibles, la fin d’un certain confort intellectuel, cependant, elle peut également déboucher sur une nouvelle dynamique pour Genève.

Aujourd’hui, c’est ce que je choisis de croire.

A nos nouveaux élus je ne dirai donc que 2 choses : bravo et au boulot !

Initiative 1:12, chez les socialistes, la délocalisation a commencé

L’une des grandes craintes des opposants à l’initiative 1:12 c’est que les entreprises délocalisent.

Une délocalisation, non pas de leur production, mais de leur direction, afin de pouvoir continuer à verser des salaires élevés à leurs hauts cadres.

Les socialistes n’ont jamais cru à ce scénario. C’est peut-être pour le démontrer qu’ils ont décidé, eux, de délocaliser la production de leurs drapeaux en Chine…

Pour agrandir l’image, cliquez dessus!

Pour ma part je trouve cela assez piquant: Voilà un parti qui défend becs et ongles les travailleurs suisses. Si quelqu’un leur parle de la cherté de la main d’oeuvre suisse ils répondent que ce n’est pas un problème, YAKA payer un peu plus, la protection des travailleurs est à ce prix.
Et, jusqu’à un certain point, je suis d’accord avec eux !

En revanche, lorsqu’il s’agit de leur propres finances, il n’y a plus personne! Que ce soit au niveau suisse pour l’initiative 1:12 ou au niveau genevois pour leurs élections (voir à ce sujet mon article du 8 février) ils n’hésitent pas à acheter chinois!

Ça ne me choquerait pas autant si ce parti ne confondait pas à longueur d’année le Grand Conseil Genevois avec une sorte de Parlement Mondial qui serait en charge de résoudre l’ensemble des maux de la planète.

Que les incrédules se fassent leur propre opinion, voici quelques-uns des objets déposés par les socialistes ces dernières années. N’hésitez pas à cliquer sur les liens pour vous faire une idée de leur contenu:

Je ne conteste pas qu’il y ait des problèmes, parfois dramatiques, dans certains de ces pays. En revanche, j’estime que ce n’est pas le rôle du Parlement Genevois de les résoudre: le peuple ne nous a pas élu pour ça et en plus, nous n’en avons tout simplement pas le pouvoir.

Alors mesdames et messieurs les socialistes, avant de donner des leçons aux autres, balayez donc un peu devant votre porte!

La caresse…

Je sais, mes derniers titres ont un côté sado-maso, mais j’assume.

happiness(voir mon précédent billet: La baffe!)

Hier, je vous ai fait part de ma déception et de mon amertume sans rien vous cacher, aujourd’hui c’est ma joie que j’aimerais partager.

En rentrant après cette journée difficile, alors que je me préparais à m’abrutir le cerveau devant une série télé, coup de théâtre !

Julien de Weck, journaliste à la Tribune de Genève et auteur d’un très bel article sur la déception des candidats malheureux me téléphone pour m’apprendre que selon les décomptes définitifs, je suis finalement élu !

Quel happy end !

Tout au long de la journée j’ai reçu des dizaines et des dizaines de témoignages de soutien et je tiens à vous le dire : vos messages m’ont touché, m’ont ému, parfois jusqu’aux larmes.

Cet incroyable élan de sympathie m’a appris deux choses :

  • Il va vraiment falloir que je me défonce pour continuer à mériter la haute opinion que vous avez de moi !
  • J’aime mon travail de député et je comprends enfin ce slogan PLR que j’ai toujours trouvé un peu ridicule : « Dédiés à Genève ».

Alors je vous le redis du fond du cœur : Merci. Merci de votre soutien sans faille, de vos messages, de vos encouragements qui m’ont aidé à relever la tête.

Finalement ces péripéties m’auront permis de vivre une chose rare: j’ai pu assister à mon propre enterrement sans ce petit effet collatéral gênant qui d’habitude gâche tout le plaisir: la mort. J

Cette leçon d’humilité m’a grandi et je suis prêt à relever les défis de cette prochaine législature.
Merci de vos votes et de votre confiance, je compte tout faire pour être à la hauteur.

La baffe!

Hier soir, les Genevois m’ont remis à ma place.

Et selon eux ma place c’est : dehors !

Ça fait mal.

Je leur en ai voulu. Aux populistes qui m’ont piqué mon siège, aux électeurs qui me l’ont refusé, à mon parti qui n’a pas su le conserver, à nos conseillers d’Etat aussi, qui n’ont pas voulu tirer la liste et surtout, surtout à moi-même : 9 malheureuses voix !
Et si j’avais serré 9 pognes de plus ? Et si j’avais fait campagne ce samedi matin où j’étais un peu fatigué ?

D’un autre côté, c’est bon pour l’ego. Je vais pouvoir le dégonfler tout doucement, lui rendre une dimension humaine, le plier en quatre pour le mettre dans ma poche de derrière et m’asseoir dessus.

welcome-to-disappointmentJe vais aussi y regagner une vie privée que j’avais fortement négligée.

Il est vrai que j’aurais aimé en faire partie, de ce parlement qui s’annonce ingérable. J’aurais aimé participer à ces bagarres homériques qui se profilent entre les deux extrêmes, j’aurais voulu être l’artisan de quelques-unes de ces majorités improbables que nous allons devoir trouver si nous voulons faire avancer le schmilblick.

D’autres le feront, avec plus ou moins de bonheur. A ceux qui ont réussi, à mes anciens compagnons de route et aux nouveaux que j’ai rencontrés pendant cette campagne, je souhaite bonne chance et beaucoup de courage.

Aux déçus qui n’ont pas réussi à passer la barre, quel que soit leur parti, je dis : bravo !
Bravo d’y avoir cru, bravo de vous être investis sans compter dans cette campagne qui, contrairement aux affirmations d’une certaine presse, a été digne et intense.

A mes électeurs, à mes associations et à mes lecteurs assidus, je dis un énoooorme merci. Merci de m’avoir suivi, de m’avoir soutenu et d’avoir cru en moi.

Je ne suis donc pas élu, mais je ne me tairai pas pour autant. Vous me retrouverez de temps en temps sur ces pages pour un commentaire sur l’actualité politique.

Parce que j’aime toujours Genève…même si, aujourd’hui, je n’ai pas l’impression que ce soit réciproque.

Après l’élection du Conseil d’Etat, le grand chambardement?

Traditionnellement, tout les quatre ans, le Conseil d’Etat, bouleverse l’organisation des départements (voir mon article précédent)

A la veille des élections, l’AGEFI revient sur le projet de loi 10997 que j’ai déposé et qui a pour but d’aligner la composition des départements sur les politiques publique de l’Etat chaque fois que cela est possible.

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L’acte législatif le plus important du Grand Conseil est le vote du budget qui donne à l’Etat les moyens de son action. Ce budget est organisé par « Politiques publiques » (Formation, Sécurité, Santé, etc…).

Le hic, c’est que les divers éléments d’une même politique publique sont souvent répartis entre plusieurs départements et donc sous la responsabilité de plusieurs conseillers d’état. Ceci amène à une dilution des responsabilités qui pose déjà un problème en soi.

A ceci s’ajoute le fait qu’à chaque élection ces derniers 20 ans, la composition des départements a été chamboulée ce qui rend quasi- impossible pour de simples députés de milice de mesurer l’efficacité des mesures prises d’une législature à l’autre.

Imaginez l’audition à la commission des finances:

« M. le Conseiller d’Etat, les dépenses de votre département ont fortement augmenté depuis l’année dernière, comment expliquez-vous ce fait? »

Facile! J’ai repris deux activités qui étaient auparavant sous la houlette de mes collègues

« Oui mais l’année passée nous avons pris tout un train de mesures pour réaliser des économies dans votre département… »

Je sais, mais lors des élections, le secteur en question a été réorganisé et en partie transféré à ma collègue

« … »

Ce soir l’urgence sera demandée sur cet important projet de loi.
Malheureusement
il n’a quasi aucune chance d’être traité au vu du nombre d’objet encore plus urgents.

Il me reste à espérer que le Conseil d’Etat aura entendu le message et réduira ses vélléités de changement au strict minimum!

 

Vous avez dit fluide?

Le Canton souhaite fluidifier le trafic sur le quai Gustave Ador.

youllnevergetoworkExcellente idée.

Mais comment faire? C’est difficile non?
Avez-vous l’intention de réaliser ces Traversées du Lac ou de la Rade qui déchargeront le « U » lacustre?
Ou alors vous prévoyez peut-être d’augmenter la capacité des itinéraires alternatifs ?

Non, non! YAKA supprimer une voie de circulation, rajouter des feux et empêcher les habitants des Eaux-Vives de tourner à gauche en sortant de leur quartier. C’est évident voyons ! Il suffisait d’y penser.

Euh…vous êtes sûr qu’il s’agit de mesures de FLUIDIFICATION ?

Mais oui ! On va aussi rajouter une piste cyclable.

Ouf ! Moi qui pensais que la Direction Générale de l’IMMobilité avait encore frappé, me voilà rassuré.

Le PPP, sauveur de Mobilités 2030 ? Pas du tout !

En démontrant la faisabilité d’unTraversée du Lac

partenariat public-privé (PPP)

pour financer la Traversée du

Lac les milieux patronaux volent

au secours du plan Mobilités 2030.

 

Non ! répond Michèle Künzler.

Trois heures à peine après la conférence de presse organisée par les milieux économiques, la Conseillère d’Etat en charge de la mobilité genevoise nous répond :

  1. La priorité c’est l’élargissement du contournement autoroutier
  2. Nous envoyons un mauvais message à Berne qui risque de remettre en question le financement fédéral de cette traversée
  3. C’est trop cher

Si on reprend ses arguments un par un, ils ne tiennent pas la route, c’est le cas de le dire :

  1. L’élargissement de l’autoroute de contournement est indispensable et c’est un projet fédéral de priorité 1, il se fera donc de toute manière
  2. Pour ce qui est du message envoyé à Berne, Genève en a, elle, reçu un très clair en provenance de la capitale : le Conseil des Etats et le Conseil National ont tous deux refusé de considérer que la Traversée du lac est un projet prioritaire.
    Traduction : « Voui, voui, on la fera, quelque part entre 2050 et 2080… »
  3. C’est sûr que de ne pas faire de traversée du tout couterait moins cher en termes d’investissements. Pour ce qui est du coût de l’immobilité pour l’économie genevoise, je ne pense pas que la verte conseillère l’ait pris en compte dans ses calculs…

Mais le cœur du problème n’est pas là : en réagissant si rapidement, la Conseillère d’Etat démontre qu’elle ne nous livre que son opinion personnelle et non celle du Conseil d’Etat. Impossible en effet de prendre connaissance de tous les tenants et aboutissant de l’étude et de consulter ses collègues en trois heures!

Cette réaction soulève également de nombreuses questions sur l’agenda caché des Verts. En effet, aussi bien le Plan Directeur Cantonal que la stratégie « Mobilités 2030 » du Conseil d’Etat intègrent la réalisation d’une Traversé du Lac à l’horizon 2030 comme une clé de voûte de la future mobilité genevoise.

La proposition des milieux économiques, financiers et patronaux devrait donc apparaître comme une bouée de sauvetage pour ces planifications, remises en cause par le «NEIN» sec et sonnant de la Berne fédérale.

La seule manière d’expliquer la réaction irréfléchie de la Conseillère d’Etat, c’est de considérer qu’en fait la situation actuelle l’arrange…

En effet, la stratégie Mobilités 2030 peut être décomposée en deux volets :

  1. Un catalogue de mesures préconisant notamment d’importantes réductions de trafic au centre-ville
  2. Une Traversée du Lac

Le premier volet, cher au cœur des Verts, se concentre avant tout sur la qualité de vie des habitants du Canton et sur la préservation de l’environnement.
Ce volet est nécessaire mais DOIT être accompagné d’une alternative pour les activités économiques sous peine d’asphyxier Genève. La santé économique du Canton est un élément aussi important de notre qualité de vie qu’un environnement agréable.

Sans traversée du Lac, Mobilités 2030 n’est plus qu’un programme de décroissance pour Genève!

Je conjure donc nos autorités de se montrer plus constructives que Mme Künzler, et d’examiner attentivement la proposition des milieux économiques.

 

Le projet de loi que Grand Conseil ne traitera pas ce soir…

Au premier point de l’ordre du jour normal (hors urgences), figure un important projet de loi (le PL 10997) qui définit des lignes directrices pour l’organisation des départements de l’administration publique.

Depuis de nombreuses années, il est devenu presque coutumier de chambouler l’organigramme au début de chaque nouvelle législature. Coûts inutiles, transparence réduite, cohérence douteuse, tels sont les désavantages de cette pratique bien genevoise.

Monopoly-smallJusqu’à maintenant les départements étaient réorganisés au gré des préférences des nouveaux élus suite à d’obscures tractations entre eux. On ne peut pas dire que ces réorganisations correspondent à une quelconque logique, on se croirait plutôt dans une partie de Monopoly !

Pour s’en convaincre, un petit florilège des derniers changements :

Le département de justice et police était aussi celui des transports dans les années 1990, avant d’en être amputé, de devenir le département des « institutions » puis de redevenir le département de la sécurité mais aussi de… l’environnement qui est récemment repassé à la mobilité.
Le département des affaires sociales et de la santé en 1993 a perdu la santé en 2005 pour recevoir l’emploi, la santé ayant été transférée au département de… l’économie. Quant à l’aménagement et aux constructions, depuis 1993, ils ont un temps été réunis, pour être séparés, puis réunis à nouveau au sein du même département, en 2009.

En résumé, on l’aura compris, l’organisation de l’administration en départements est du seul ressort du Conseil d’Etat, qui fait un usage intensif de cette prérogative, certes traditionnelle d’un exécutif. Pour le parlement comme pour le citoyen lambda, il est quasi impossible de comprendre les motifs objectifs – lorsqu’il y en a – qui justifient ces bouleversements.

Le projet de loi dont il est question se propose de mettre fin à ces pratiques en fixant dans la loi les principes directeurs devant fonder l’organisation de l’Etat.
Il s’inscrit dans la droite ligne de la nouvelle Constitution qui détermine que toute modification de l’organisation des départements doit être soumise au parlement cantonal pour approbation.

Cette disposition constitutionnelle, qui est certes un pas en avant puisqu’elle permet au Grand Conseil de refuser une réorganisation par trop fantaisiste, ne va cependant pas assez loin : il ne suffit pas de sanctionner les dérives, il vaut mieux fixer une direction au départ !

Malheureusement, période électorale oblige, le parlement croule sous des projets, motions ou résolutions « urgentes » qui n’ont souvent d’urgent que le désir de faire parler de soi de leurs auteurs.

Résultat : le premier point de l’ordre du jour, pourtant si important à la veille de la prochaine réorganisation, ne sera, selon toute vraisemblance, pas abordé ce soir !

Dommage pour Genève !

Les taxis seraient-il au dessus des lois?

«Sans l’aval de la profession, cette loi n’a pas la moindre chance de fonctionner»

TaxisJaunesetBleusC’est ce que dit en substance Pierre Jenni, président de Taxiphone et candidat indépendant au Conseil d’Etat dans un article de la Tribune de Genève d’hier sur la grève des taxis organisée par ce même candidat en mal de visibilité.

A l’entendre, on pourrait croire que les taxis ne respectent que les lois qu’ils choisissent eux-même!

Pour ma part je ne partage pas son avis et reste convaincus que les chauffeurs de taxi ne sont pas des voyous.

Et pourquoi tout ce ramdam? Pourquoi une « grève préventive »?

Parce que, soit disant, la commission des transports du Grand Conseil n’aurait pas pris en compte les desiderata de sa corporation dans l’élaboration de la 3ème révision de la loi sur les taxis.

Le problème c’est que les taxis ne parlent pas d’une seule voix: il y a les bleus, les jaunes, aux intérêts divergents et même à l’intérieur de ces grandes catégories il y a plusieurs associations qui ne revendiquent pas toujours la même chose.

La commission des transports a néanmoins auditionné des représentants de toutes ces associations, des représentants de l’hôtellerie, du tourisme et de tous les milieux concernés. Elle a ensuite pris ses responsabilités et élaboré une mouture de cette loi qui prenne en compte non seulement les revendications, certes légitimes des chauffeurs, mais également les intérêts des utilisateurs et clients.

C’est cette loi, qui sera vraisemblablement à l’ordre du jour de la prochaine session du Grand Conseil, que M. Jenni conteste, sans l’avoir lue, comme il le concède lui même puisque son contenu n’est pas encore officel !

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